
Des habitants de Kfar Kila se rassemblent sur une route qui mène vers ce village, dans le caza de Marjeyoun, le 27 janvier 2025. Mohammad Yassine/L’Orient-Le Jour
Plusieurs municipalités du Liban-Sud ont publié lundi soir, à la veille du retrait officiel de l'armée israélienne de leurs localités, des directives à l'intention de leurs habitants afin d'organiser leur retour, certaines préférant le reporter à mercredi. Israël avait annoncé plus tôt son intention de maintenir des troupes dans cinq positions, au-delà du nouveau délai fixé par l'accord de cessez-le-feu, malgré les efforts des autorités libanaises pour obtenir un retrait total.
La municipalité de Houla (caza de Marjeyoun) a indiqué dans un communiqué avoir été informée par l'armée libanaise que celle-ci procédera mardi à l'ouverture et la sécurisation des routes du village. Elle invite donc « les habitants à reporter leur retour au village à mercredi, afin de permettre aux équipes d'accomplir leur mission de manière efficace et rapide ».
La municipalité de Kfar Kila, dans le même caza, a elle aussi indiqué dans un communiqué que les habitants devraient revenir au village mercredi. « Le moment précis de notre entrée dans le village n'a pas encore été déterminé, et nous attendons l'entrée effective de l'armée libanaise ainsi que son déploiement dans tous les quartiers et rues, a-t-elle indiqué. Nous vous assurons que nous organiserons une entrée sécurisée dans le village mercredi matin, et que les détails seront précisés demain. »
De son côté, la municipalité de Blida, toujours dans le caza de Marjeyoun, a annoncé que le retour des habitants aura lieu mardi « dès que l'armée aura pénétré et pris position dans le village ». Elle a également fourni une série de recommandations. L'accès au village sera uniquement possible par Aïtaroun « une fois que l'armée libanaise aura ouvert les routes, retiré les engins explosifs et effectué une enquête de sécurité dans les quartiers et les maisons ».
Les municipalités de Blida et de Meis el-Jabal ont également demandé aux habitants de ne toucher à aucun « objet suspect et de le signaler immédiatement ». Elles précisent aussi que « seules les personnes libanaises seront autorisées à entrer dans le village » et que les « vendeurs de ferraille » ne seront pas autorisés. « Il est interdit de sortir ou de déplacer des objets des maisons, sauf par l'intermédiaire de leurs propriétaires, après avoir obtenu une autorisation délivrée par la municipalité », ajoutent-elles. La municipalité de Meis el-Jabal a également déconseillé à ses habitants « d'utiliser l'eau des puits pour la consommation, en raison de la présence de substances toxiques ».
La municipalité de Maroun el-Ras, dans le caza de Bint Jbeil, a demandé à ses habitants « de ne pas entrer dans le village avant 11h00 du matin » mardi. « Le seul chemin autorisé pour entrer et sortir du village sera celui de la route de Bint Jbeil - Maroun el-Ras », ajoute-t-elle. Comme d'autres municipalités, elle demande aux habitants de signaler tout objet suspect et indique que « l'entrée des voitures de collecte de ferrailles est interdite, ainsi que l’entrée des non-Libanais ».
Entré en vigueur le 27 novembre, l'accord de cessez-le-feu a été conclu après deux mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, lors de laquelle les troupes israéliennes ont pris des positions dans le sud du Liban, frontalier du nord d'Israël. Selon les termes de l'accord, Israël était censé avoir achevé le 26 janvier son retrait du sud du Liban, où seuls l'armée libanaise et les Casques bleus de l'ONU devaient être déployés. Le Hezbollah devait lui démanteler ses infrastructures et se retirer au nord du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne. Mais l'échéance a ensuite été repoussée au 18 février.
A la veille de ce nouveau délai, un porte-parole de l'armée israélienne, le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, a déclaré depuis Jérusalem que les troupes resteraient dans cinq positions dans le sud du Liban. Avant cette annonce, le président libanais Joseph Aoun, ancien chef de l'armée, a appelé les garants de l'accord de trêve, les Etats-Unis et la France notamment, à exercer des pressions sur Israël, disant craindre « qu'un retrait complet ne soit pas réalisé » mardi.
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