Le président français Emmanuel Macron le 29 octobre 2021. Photo d'illustration Stéphane de SAKUTIN/ POOL/AFP
Le président français Emmanuel Macron a déploré jeudi que les crimes, notamment sexuels, perpétrés par le mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 en Israël aient trop souvent été "minimisés", voire "passés sous silence" par "certains" dans la classe politique.
"L’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre a changé la face du monde et nos sociétés", a déclaré le président lors de la remise du Prix Ilan Halimi, du nom d'un jeune homme juif torturé à mort en 2006, qui récompense des projets pédagogiques visant à lutter contre l'antisémitisme et le racisme.
Le chef de l'Etat a rappelé "le sentiment de l'horreur face à ces meurtres de sang-froid, ces actes de barbarie, ces crimes sexuels pratiqués sur des femmes, y compris très jeunes, trop souvent passés sous silence".
Il a pointé aussi chez les victimes "le sentiment de solitude, d'être incompris, invisibilisés, bâillonnés, parfois même stigmatisés et exclus par certains, y compris dans le débat public, le milieu associatif, la classe politique, qui trop souvent ont voulu minimiser".
Cette critique visait notamment le parti La France insoumise (gauche radicale), régulièrement accusée d’ambiguïté pour ne pas reconnaître le Hamas comme une organisation "terroriste" et de manque de compassion à l'égard des victimes du 7 octobre.
Le chef de l'Etat, pointant du doigt indirectement le Rassemblement national (extrême droite), a aussi reproché à certaines formations politiques leur "ambiguïté" dans la lutte contre l'antisémitisme malgré leurs "tentatives de respectabilité".
"L’antisémitisme d’hier mais aussi celui d’aujourd'hui reposent toujours sur le même présupposé et la même mécanique: les juifs sont forcément responsables, forcément coupables parce que juifs", a-t-il dit.
"Cette mécanique oppose à l’universalisme républicain l'essentialisme qui enferme et nie la liberté et le débat", a-t-il poursuivi.
Cet essentialisme "nourrit tous les discours complotistes qui circulent sur les réseaux sociaux, les stéréotypes persistants et disons-le clairement certaines formations politiques aussi relaient ce message qui, malgré les tentatives de respectabilité, ont bien du mal à masquer leur ambiguïté sur le sujet", a-t-il affirmé. "La France ne laissera rien passer de l’antisémitisme", a-t-il martelé. "Sans relâche nous devons lutter contre la propagande antisémite".
La remise du Prix Ilan Halimi, séquestré et torturé à mort par le "gang des barbares" en 2006, est intervenue le jour anniversaire de sa mort."Ce drame a mis en lumière une vérité glaçante (..) L'antisémitisme continue encore aujourd’hui d'empoisonner notre société. Face à cela, nous avons un devoir d’histoire, de vérité, de mémoire mais surtout un devoir d’action", a insisté Emmanuel Macron.
Près de 50 000 Palestiniens ont été tués sous les bombes israéliennes en plus de 15 mois de guerre, un bilan qui ne tient pas compte des disparus et qui pourrait être beaucoup plus lourd. En face, 100 personnes ont été tuées par l'offensive du Hamas.
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