Donald Trump et Vladimir Poutine lors d'une rencontre à Helsinki, le 16 juillet 2018. BRENDAN SMIALOWSKI/AFP
Les hauts responsables russes affichaient leur satisfaction jeudi face à la reprise des contacts avec Washington, après l'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine, lors duquel les deux présidents sont convenus de lancer des négociations « immédiates » sur l'Ukraine.
L'ex-président Dmitri Medvedev, qui multiplie les diatribes anti-Occident depuis trois ans, a estimé que cet appel était « très important en soi », car il brise la stratégie de l'administration précédente de Joe Biden, qui refusait le dialogue avec Vladimir Poutine pour « punir et humilier » la Russie. Selon M. Medvedev, aujourd'hui numéro 2 du Conseil de sécurité russe, cette stratégie était « une grave erreur » qui a placé « le monde au bord de l'apocalypse » nucléaire. « Il est impossible de nous mettre à genoux. Et plus tôt nos adversaires s'en rendront compte, mieux ce sera », a-t-il ajouté dans un message sur Telegram.
« Tout reste à faire »
Le député Léonid Sloutski, à la tête de la Commission des Affaires étrangères de la Douma, a estimé que la conversation Trump-Poutine avait « brisé le blocus antirusse de l'Occident et lancé le processus de dégel » des relations entre Moscou et Washington. Konstantin Kosachev, le vice-président du Conseil de la Fédération, la chambre haute du Parlement, a toutefois jugé qu'il restait encore beaucoup de chemin à parcourir avant un apaisement, notamment du fait de l'« obstruction » d'un « certain nombre de pays de l'Otan ». « Tout est à faire. Que le bon sens l'emporte », a-t-il déclaré sur Telegram. « Je suis sûr qu'à Kiev, Bruxelles, Paris et Londres, on lit avec horreur le long commentaire de Trump sur sa conversation avec Poutine et qu'on n'en croit pas ses yeux », s'est réjoui le sénateur Alexeï Pouchkov, tout en admettant que les négociations seront « sans aucun doute très difficiles ». « Aujourd'hui, il y a l'espoir qu'après un certain temps, nous puissions atteindre un état de normalité » dans les relations russo-américaines, a abondé Andreï Klimov, vice-président de la Commission des Affaires étrangères du Conseil de la Fédération.
Le directeur des services de sécurité russes (FSB) a souligné que l'appel avait « créé les conditions nécessaires pour que le travail se poursuive au niveau des chefs d'agences » du renseignement russe et américain. « Une telle consigne a été donnée », a-t-il annoncé. La reprise des contacts entre Washington et Moscou a aussi ravi les marchés boursiers russes, l'indice MOEX affichant à l'ouverture son meilleur score depuis mai 2024. La monnaie nationale, le rouble, s'est aussi renforcée face au dollar et à l'euro.
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