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Dernières Infos - Etats-Unis

L'ONU dénonce la « confusion » provoquée par le gel de l'aide américaine


Un drapeau de l'ONU. Photo d'archives AFP

La décision de Donald Trump de geler l'essentiel de l'aide internationale américaine a semé la « confusion » ont affirmé mardi plusieurs agences de l'ONU, qui ont du mal à mesurer l'impact de ce geste sans précédent du premier donateur mondial. « Pour être franc, il y a un état de confusion », a déclaré Jens Laerke, le porte-parole de l'agence de coordination des urgences humanitaires des Nations Unies (OCHA), lors d'un point de presse régulier à Genève. « L'administration américaine (est) en train de créer la confusion pour nous, car nous recevons des instructions pas très détaillées sur ce qui est censé s'arrêter, et ce qui est censé continuer ».

Peu de temps après son investiture le 20 janvier, le président Trump a signé un décret gelant quasiment toute l'aide internationale pour 90 jours, le temps de s'assurer que chaque dollar américain était utilisé en conformité avec ses priorités. Son administration a ensuite émis certaines dérogations comme l'aide alimentaire d'urgence mais les organisations humanitaires affirment que l'impact de ce gel se fait déjà sentir sur certaines des populations les plus vulnérables du monde. Le statut même de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) est flou, entre Elon Musk qui annonce sa fermeture et le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, qui dit en prendre la charge par intérim.

Les États-Unis, premier donateur mondial

Les États-Unis sont de loin le premier donateur mondial d'aide étrangère en termes de montant, et l'arrêt brutal de cette manne a provoqué une onde de choc. En 2024, Washington a ainsi versé 47% du montant total d'aide humanitaire réclamée par l'ONU au niveau mondial, soit environ 14 milliards de dollars, a rappelé, en guise d'exemple, la porte-parole de l'ONU, Alessandra Vellucci à Genève. Une somme énorme qui s'explique par la taille de la première économie mondiale, selon M. Laerke.

Il a également souligné qu'OCHA et d'autres agences de l'ONU avaient essayé de diversifier leur base de donateurs depuis des années, pour éviter ce type de dépendance. « C'est quelque chose qui profite au monde entier et bien sûr nous aimerions voir plus de contribution à cela », rappelle t-il.

Un impact lourd en Afghanistan

Egalement présent à Genève mardi, Pio Smith, le directeur pour la région Asie-Pacifique de l'agence de l'ONU pour les droits sexuels et reproductifs, l'UNFPA, a averti des conséquences particulièrement dramatiques de ces coupes pour l'Afghanistan. Le pays -où règne un « apartheid de genre » selon des experts de l'ONU et ONG de défense des droits- est déjà l'un des plus meurtriers au monde pour les femmes qui accouchent, rappelle M. Smith. Une mère y meurt toutes les deux heures de complications liées à la grossesse et parfaitement évitables. Pour l'Afghanistan, « entre 2025 et 2028, nous estimons que l'absence de soutien américain entraînera 1.200 décès maternels supplémentaires et 109.000 grossesses non désirées supplémentaires », estime le responsable.


La décision de Donald Trump de geler l'essentiel de l'aide internationale américaine a semé la « confusion » ont affirmé mardi plusieurs agences de l'ONU, qui ont du mal à mesurer l'impact de ce geste sans précédent du premier donateur mondial. « Pour être franc, il y a un état de confusion », a déclaré Jens Laerke, le porte-parole de l'agence de coordination...