La police et les équipes d'urgence examinent les débris d'un wagon écrasé le deuxième jour après un accident de train dans la vallée de Tempi près de Larissa, en Grèce, le 2 mars 2023. Photo Sakis Mitrolidis/AFP via Getty Images
L'opérateur ferroviaire grec Hellenic Train a affirmé jeudi qu'il n'y avait aucun produit chimique explosif à bord du train de marchandises impliqué dans la catastrophe ferroviaire qui a fait 57 morts en 2023.
Cette annonce intervient après que le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a déclaré que la société italienne propriétaire du train de marchandises devrait se voir infliger des sanctions pénales s'il était prouvé qu'elle avait sciemment trompé les autorités grecques sur la cargaison de ce train impliqué dans une collision avec un train de voyageurs.
Selon un rapport d'enquête financé par les familles des victimes, le train de marchandises transportait un chargement illégal de produits chimiques explosifs, ayant contribué au lourd bilan de la catastrophe.
Le chef du gouvernement a pour sa part reconnu mercredi dans une interview accordée à Alpha TV que certaines victimes « étaient mortes dans le train mais pas en raison de la collision... d'où l'importance (d'établir), selon lui, la cause de l'incendie » survenu juste après la collision.
De son côté, Hellenic Train assure dans un communiqué que la nature de la cargaison à bord du train de marchandises « a déjà été clarifiée ».
Le train transportait des matériaux en fer, de la bière et des conteneurs vides, selon la compagnie qui assure collaborer à l'enquête « en toute transparence et responsabilité ».
Le 28 février 2023, un train reliant Athènes à Thessalonique transportant plus de 350 passagers est entré en collision frontale avec un train de marchandises près de la ville centrale de Larissa, tuant 57 personnes.
Les survivants ont affirmé avoir été coincés parmi des wagons brisés et des débris en feu, alors que le train s'était renversé.
Au cours des deux années qui ont suivi la catastrophe, le gouvernement a été la cible de nombreuses accusations de négligence et d'actes criminels.
Plus de 40.000 manifestants ont participé dimanche dernier à des rassemblements à Athènes et Thessalonique, dans le nord du pays, pour réclamer justice pour les victimes et leurs familles.
Avant la collision, les deux trains avaient roulé l'un vers l'autre sur la même voie pendant 19 minutes sans qu'aucune alarme n'ait été déclenchée.
Par la suite, l'accident a été imputé à un équipement défectueux et à une erreur humaine, et le chef de gare a été mis en cause pour homicide par négligence.
Mercredi, le Premier ministre a nié toute tentative de dissimulation et rejeté toute idée de démission. « Si une erreur a été commise, le juge d'instruction tranchera », a-t-il souligné. « Les réponses ne peuvent être apportées que par la justice. »
En 2024, son gouvernement a survécu à un vote de censure faisant suite à la catastrophe.
En 2017, les trains interurbains grecs sont passés sous gestion privée, après la cession de l'opérateur public TrainOSE à la société italienne Ferrovie dello Stato Italiane, devenant ainsi Hellenic Train.
La société publique grecque OSE est toujours propriétaire du réseau ferré.
Jeudi soir, le parquet d'Athènes a ordonné la convocation devant la justice grecque de l'Italien Maurizio Capotorto, ancien directeur général de Hellenic Train, soupçonné de « faux témoignage » devant une commission d'enquête du parlement grec l'année dernière, selon des médias locaux.
Toutefois, aucun délai précis ne lui ait été donné pour témoigner devant la justice, selon ces médias.
Roberto Rinaudo, Italien également, avait succédé à Maurizio Capotorto au poste de directeur général en mai dernier.