La Grèce, pays d'entrée dans l'Union européenne de nombreux réfugiés, a suspendu temporairement l'examen des demandes d'asile de Syriens, a indiqué mercredi le ministre des Migrations, Nikos Panagiotopoulos, emboîtant ainsi le pas de nombreux partenaires européens.
« Nous gelons temporairement (...) toutes les procédures (de demandes d'asile de Syriens) jusqu'à ce que nous puissions évaluer les nouvelles données » politiques en Syrie après le renversement de Bachar el-Assad, a-t-il affirmé sur la radio Real FM.
« Un citoyen syrien ne peut plus obtenir l'asile s'il invoque la persécution par le régime d'Assad alors que le régime d'Assad a cessé d'exister », a poursuivi le ministre du gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis.
Depuis le renversement du dictateur syrien Bachar el-Assad, de nombreux pays européens, à commencer par l'Allemagne, l'Autriche et la Suède, qui ont accueilli de nombreux Syriens, ont annoncé geler l'examen des demandes d'asile en cours. La Grèce a vu arriver des centaines de milliers de réfugiés syriens, en particulier en 2015 et 2016, en provenance de Turquie.
La plupart ont ensuite quitté la Grèce pour rejoindre l'Allemagne notamment, qui accueille la plus importante diaspora syrienne en Europe.
La transition démocratique souhaitée en Syrie « devrait ouvrir la voie au retour en toute sécurité des réfugiés syriens dans leurs foyers », a-t-il ajouté, et « marquer la fin des arrivées de réfugiés en provenance de ce pays qui souffre depuis longtemps ».
D'après le ministre, environ 99% des Syriens qui se trouvent en Grèce citent comme principale et unique raison pour demander l'asile leur persécution par le pouvoir de Bachar el-Assad.
Cette suspension temporaire de l'instruction des demandes d'asile concerne « environ un tiers des personnes », soit environ 9.500 demandeurs d'asile syriens, qui se trouvent actuellement dans les camps en Grèce, principalement sur les îles de la mer Egée et dans la région de l'Evros, frontalière avec la Turquie.
D'après le Haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU, plus de 58.200 migrants sont arrivés sur les îles de la mer Egée, proches des côtes turques, depuis le début de 2024 et 39% d'entre eux étaient des Syriens.
« Ce qui se passe est un grand changement (...) Nous ne savons pas ce qui émergera demain : si ce sera une amélioration ou une détérioration en termes de mouvements de réfugiés et de stabilité géopolitique dans la région », a souligné M. Panagiotopoulos.
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