Le chef du Courant patriotique libre (CPL) Gebran Bassil a estimé mardi qu'il « n'y avait aucune raison pour que les réfugiés syriens restent au Liban » après la chute du régime de Bachar el-Assad à la suite de l'offensive lancée par les rebelles.
« La raison du déplacement des Syriens vers le Liban a complètement disparu, et il n'y a aucune raison ou justification qu'ils restent en territoire libanais. Ils doivent donc retourner rapidement dans leur pays », a affirmé M. Bassil dans une conférence de presse à l'issue d'une réunion du conseil politique du parti. Il a également demandé au « HCR de clore le dossier des réfugiés syriens au Liban et de cesser toute assistance en leur faveur, sauf pour les aider à retourner dans leur pays ». Le leader aouniste a appelé « les forces de sécurité dirigées par l'armée libanaise à prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher la répétition de tout déplacement, occupation ou agression contre le Liban et les Libanais ».
Gebran Bassil a aussi souligné la nécessité pour le Liban de ne pas s'ingérer pas dans les affaires intérieures de la Syrie et pour cette dernière de ne pas s'immiscer pas dans les affaires libanaises afin « d'établir de bonnes relations avec la Syrie, quel que soit son régime ». « Nous voulons une coopération libano-syrienne pour délimiter les frontières terrestres et maritimes entre les deux pays afin de faire valoir nos droits sur les fermes de Chebaa et les collines de Kfarchouba et pour préserver nos ressources pétrolières et gazières », a-t-il poursuivi. Et d'ajouter : « Nous voulons une coopération libano-syrienne pour contrôler les frontières et empêcher les infiltrations et la contrebande, car la Syrie est notre porte d'entrée vers le monde arabe ». Il a également évoqué le dossier des Libanais disparus en Syrie, alors que certains détenus ont été libérés des prisons syriennes à la suite de la chute du régime syrien. Selon M. Bassil, l'ancien président Michel Aoun a été le premier à évoquer ce dossier et a proposé une loi en 2006 pour les indemniser. Il a ajouté qu'un an après son élection à la présidence, les deux lois proposées par le CPL en 2011 ont été adoptées.
L'élu de Batroun a ainsi souligné que « ce qui se passe en Syrie concerne les Syriens ». « Nous espérons que ce sera pour le bien de la Syrie et du Liban et que cela conduira à un retour rapide des déplacés et à des relations positives et équilibrées qui préservent la souveraineté des deux pays sans interférer dans les affaires de l'autre », a-t-il noté. Il a par ailleurs critiqué ceux qui exploitent les événements en Syrie pour s'en prendre à son parti. « Certains ont choisi d'attaquer notre formation pour profiter et capitaliser sur ce qui s'est passé en Syrie, parce que ces gens ne sont obsédés que par le CPL », a déclaré M. Bassil.
Le député a enfin souhaité l'élection d'un président consensuel pendant la session parlementaire du 9 janvier, ajoutant que son parti entamera « des contacts avec tous les groupes parlementaires» à partir de mercredi.
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