L'Egypte prévoit d'introduire en bourse jusqu'à quatre entreprises appartenant à l'armée dans le cadre d'un plan de privatisation visant à attirer les investissements et stimuler l'économie, a déclaré mercredi le Premier ministre Mostafa Madbouly.
"Dans le cadre de ce plan, sera annoncée la semaine prochaine l'introduction en bourse de trois ou quatre entreprises affiliées à l'armée", a déclaré M. Madbouly lors d'une conférence de presse au Caire.
Le gouvernement est sous pression pour privatiser les actifs de l'État dans le cadre d'un programme de prêts de 8 milliards de dollars signé avec le Fonds monétaire international (FMI) en 2022. M. Madbouly a déclaré que les compagnies qui seront introduites comprendront des entreprises des secteurs bancaire, industriel, pharmaceutique et d'investissement.
Au début de cette année, le FMI a augmenté son prêt de 3 à 8 milliards de dollars pour aider l'Égypte à faire face à des défis économiques dans un contexte d'instabilité régionale. Le mois dernier, le FMI a commencé sa quatrième revue retardée du programme de prêts de 46 mois, qui était initialement prévue pour la fin septembre.
Lors de sa visite au Caire, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, avait salué "l'engagement et les actions entreprises par l'Égypte", notamment l'adoption d'un "système de change flexible", le renforcement du "rôle du secteur privé" et la fin des "subventions non ciblées". Cependant, la revue, qui a duré deux semaines, s'est terminée en novembre sans que le FMI ne débloque les 1,2 milliard de dollars de financement attendus.
Dans un communiqué publié à l'issue de sa mission en Egypte, le FMI avait indiqué avoir "encouragé les autorités à accélérer les réformes pour uniformiser les règles du jeu et réduire l'empreinte de l'Etat dans l'économie".
L'Égypte, pays le plus peuplé du monde arabe, est confrontée à l'une de pires crises économiques. La dette extérieure a quadruplé depuis 2015 pour atteindre 160,6 milliards de dollars au premier trimestre 2024, en partie en raison de projets de grande envergure, notamment une nouvelle capitale à l'est du Caire.
La guerre à Gaza a également aggravé la situation. Les attaques répétées contre les navires de la mer Rouge par les rebelles houthis du Yémen en solidarité avec les Palestiniens de Gaza ont entraîné une perte de plus de 70% des revenus du canal de Suez, une source vitale de devises étrangères pour l'Égypte, cette année.
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