Le quotidien espagnol La Vanguardia, basé à Barcelone, a annoncé jeudi qu'il ne publierait plus de contenus sur X, la plateforme d'Elon Musk devenue selon le journal « un réseau de désinformation », au lendemain d'une annonce similaire du quotidien britannique The Guardian.
« L'ex-Twitter rend viraux des messages qui portent atteinte aux droits humains », accuse le journal dans un éditorial, dans lequel il souligne qu'il continuera toutefois à suivre sur le réseau social les comptes de personnalités, d'entreprises ou de personnalités pour « pouvoir informer ponctuellement ses lecteurs de messages ou de débats qui peuvent y être échangés ou y avoir lieu ».
Quitter le réseau social, « aura des répercussions » pour le journal, a reconnu son directeur Jordi Juan, lors d'un entretien avec l'AFP .
« Nous allons perdre de l'audience, nous allons probablement perdre des abonnements, parce que certains lecteurs s'abonnent après avoir vu une nouvelle sur le réseau social, mais nous avons estimé qu'il était plus important pour nous, en ce moment, dans cette bataille pour une information rigoureuse et sérieuse et pour la réputation de notre marque, de ne pas y être », a-t-il estimé.
« La vérité, c'est que depuis un certain temps, nous avons vu que X était entré dans une dérive », a-t-il poursuivi. « Il avait perdu un peu de l'esprit que Twitter avait auparavant, il y avait de plus en plus de contenu... plus de violence, plus de fake news, plus de manipulation, et, d'autre part, ce contenu prenait le pas sur le contenu normal ».
« Alors, quand, surtout dans la campagne électorale américaine, le propriétaire de X, Elon Musk, a soutenu de manière si évidente le candidat républicain Donald Trump, en utilisant même son réseau social pour lui donner plus de publicité et obtenir plus de votes, (...) nous sommes arrivés à la conclusion que cela n'avait pas beaucoup de sens de continuer à promouvoir notre contenu sur ce réseau social », a conclu M. Juan.
A l'issue de l'élection qu'il a remporté le 5 novembre, Donald Trump a annoncé son intention de nommer le patron de X Elon Musk --l'homme le plus riche du monde, acquéreur de Twitter, devenu X, en 2022-- à la tête d'une commission chargée de tailler dans la dépense publique, conjointement avec l'homme d'affaires républicain Vivek Ramaswamy.
« X s'est empli depuis l'arrivée d'Elon Musk de contenu toxique (...) de façon de plus en plus marquée », fustige encore La Vanguardia dans son éditorial. « Ce réseau social s'est transformé en une plateforme sur laquelle les théories conspirationnistes et la désinformation trouvent une caisse de résonance ».
« La présence croissante de +bots+ sur X s'est multipliée jusqu'au ridicule, dans des affaires graves comme la tragédie de la goutte froide à Valence (les récentes intempéries qui ont fait plus de 220 morts dans le sud-est du pays, ndlr), au cours de laquelle d'innombrables +bots+ d'origine indienne ont pris part aux débats publics sur ce réseau social », souligne encore le quotidien.
Mercredi, The Guardian avait annoncé quitter le réseau social, le qualifiant de « plateforme médiatique toxique ».
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