Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a salué mercredi la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine, le félicitant d'avoir réussi « le plus grand retour de l'Histoire ».
Lors de son précédent mandat, M. Trump a multiplié les gestes en faveur d'Israël, déplaçant l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, reconnaissant la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan syrien occupé et contribuant à la normalisation des liens entre Israël et plusieurs pays arabes avec les accords d'Abraham.
« Votre retour historique à la Maison Blanche offre un nouveau commencement pour l'Amérique et un réengagement puissant dans la grande alliance entre Israël et l'Amérique », a déclaré M. Netanyahu dans un communiqué à l'adresse de M. Trump.
« C'est une énorme victoire ! », a-t-il lancé.
Le ministre israélien sortant des Affaires étrangères, Israël Katz, a pour sa part affirmé que les deux pays resteraient « fermes » contre l'Iran, leur ennemi commun et allié du Hamas dans la bande de Gaza et du Hezbollah au Liban, contre lesquels Israël est en guerre.
« Ensemble, nous renforcerons l'alliance américano-israélienne, ramènerons les otages (emmenés à Gaza le jour de l'attaque du Hamas ayant déclenché les hostilités le 7 octobre 2023, NDLR) et resterons fermes pour vaincre l'axe du Mal dirigé par l'Iran », a-t-il dit sur X, au lendemain de sa nomination au poste de ministre de la Défense.
« Liberté »
M. Netanyahu a créé mardi la surprise et fait craindre une crise politique en limogeant Yoav Gallant, alors ministre de la Défense, qui dirigeait la guerre à Gaza et au Liban.
Les relations entre le Premier ministre et M. Gallant étaient très tendues, notamment sur la question d'une trêve avec le Hamas pour libérer les 97 otages encore détenus à Gaza, dont 34 ont été déclarés morts par l'armée.
Après son limogeage, le ministre de la Défense a répété mardi soir qu'Israël devait se préparer à des « compromis douloureux » pour faire libérer les otages.
Gideon Saar, ministre sans portefeuille appelé à remplacer M. Katz comme chef de la diplomatie, a salué le « leadership fort et dédié » de M. Trump qui a « prouvé son engagement pour la sécurité d'Israël ».
« J'attends avec impatience de travailler avec vous pour renforcer le lien à toute épreuve entre nos peuples, pour construire un avenir de paix et de sécurité dans la région et pour défendre nos valeurs partagées », a pour sa part écrit le président israélien, Isaac Herzog, sur X à l'adresse de M. Trump.
De son côté, le Hamas a affirmé dans un communiqué qu'il jugera le nouveau président américain en fonction « de ses positions et de son comportement dans la pratique envers le peuple palestinien, ses droits légitimes et sa juste cause ».
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a pour sa part félicité Donald Trump, se disant « convaincu que les Etats-Unis soutiendront les aspirations légitimes » des Palestiniens, en termes de « liberté », d' »autodétermination et de la souveraineté de l'Etat, conformément au droit international ».
« Que Harris ou Trump gagne, cela n'a aucune valeur pour nous », a déclaré pour sa part le nouveau chef du Hezbollah, Naïm Qassem, dans une allocution enregistrée avant l'annonce de la victoire du candidat républicain.
« Paix »
« C'est excellent que Trump ait gagné », s'est exclamé Yossi Mizrachi, un Israélien de 51 ans vendeur de fruits sur un marché à Jérusalem. « Nous avons juste besoin qu'il nous donne des armes » pour « mettre fin à la guerre », a-t-il dit à l'AFP.
« J'espère que Trump trouvera une solution, nous avons besoin de quelqu'un de fort comme Trump pour mettre fin à la guerre (...) Nous voulons la paix », a martelé Mamdouh Al-Jadba, Palestinien de 60 ans, originaire du nord de la bande de Gaza et à présent déplacé plus au sud dans la ville de Gaza.
L'ancien ministre palestinien Ghassan Khatib, professeur à l'université Birzeit en Cisjordanie occupée, a affirmé que les Palestiniens avaient « très mal vécu » le mandat précédent de Donald Trump.
« Je pense que Trump continuera probablement à soutenir Netanyahu dans ses combats à Gaza et au Liban » mais « sans lui permettre d'entrer dans une véritable guerre contre l'Iran », a-t-il estimé auprès de l'AFP.
Selon Mairav Zonszein, du groupe de réflexion International Crisis Group, « la victoire de Trump enhardit (...) l'extrême droite et la droite des colons en Israël » ainsi que les partisans de « l'assujettissement des Palestiniens en Cisjordanie (et) à Gaza ».
Mais « on ne peut pas prévoir comment Trump va se positionner sur le traitement des Palestiniens par Israël ».
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