Les médias allemands demandent l'accès à la bande de Gaza en guerre

Les principaux médias allemands ont demandé mardi à Israël de leur accorder l'accès à la bande de Gaza déchirée par la guerre, estimant que « l'exclusion presque totale des médias internationaux (...) est sans précédent dans l'histoire récente ».

« Après presque un an de guerre, nous demandons au gouvernement israélien de nous permettre d'entrer dans la bande de Gaza », écrivent dans une lettre ouverte les rédacteurs en chef d'une quinzaine d'organes de presse écrite, radiotélévisée et agence. Ils ont également demandé à l'Égypte de leur permettre d'entrer dans le territoire palestinien par le point de passage de Rafah, à la frontière de ce pays et du sud de la bande de Gaza.

Israël est en guerre contre le Hamas depuis l'attaque meurtrière menée le 7 octobre 2023 sur son territoire par le groupe palestinien.

Les médias allemands estiment que « quiconque rend impossible la production de reportages indépendants sur cette guerre porte atteinte à sa propre crédibilité ». « Quiconque nous interdit de travailler dans la bande de Gaza crée les conditions d'une violation des droits de l'homme », ajoutent-ils.

La lettre ouverte, adressée au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et au président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, a été remise lundi, ont-ils indiqué.

Parmi les signataires figurent des rédacteurs et des journalistes des journaux Der Spiegel, Die Welt, des chaînes publiques ARD et ZDF, de l'agence de presse allemande DPA, de l'Association des journalistes allemands. Tous témoignent avoir des dizaines d'années d'expérience dans le reportage en zone de conflit et assurent : « Nous connaissons le risque. Nous sommes prêts à le prendre. Accordez-nous l'accès à la bande de Gaza. Laissez-nous travailler, dans l'intérêt de tous ».

L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 97 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 ont été déclarées mortes par l'armée. Les représailles israéliennes ont fait plus de 41.000 morts selon un bilan du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza. D'après l'ONU, la majorité des morts sont des femmes et des enfants.