Bassil appelle les chrétiens à affronter le « statu quo » dans les limites de la Constitution

Le chef du Courant patriotique libre (CPL) Gebran Bassil a appelé tous les Libanais, et les chrétiens en particulier, à faire face à la situation politique actuelle « dans le cadre de la constitution et des lois », avertissant que la situation ne pouvait plus tolérer davantage de report.

« La situation ne peut plus tolérer l'attente, et l'action est devenue inévitable », a déclaré M. Bassil.

Il a également révélé qu'il y a plusieurs mois, lors des réunions sur le document de Bkerké (un texte supposé détailler la vision chrétienne de l’avenir qui n’a jamais vu le jour, Ndlr), le CPL avait présenté un plan de travail écrit intitulé « Résilience et partenariat ». « Nous avons proposé un plan de confrontation comprenant des mesures pratiques sur le terrain, pour briser le statu quo ambiant. Ce plan comprend des mesures médiatiques, politiques, parlementaires, judiciaires, populaires et économiques, visant à la fois les secteurs public et privé, ainsi que des actions impliquant l’Église et les instances laïques. Il prévoit même la possibilité d'une désobéissance civile et populaire globale, notamment un boycottage complet, si aucune réponse n'est apportée », a-t-il expliqué.

Le chef du parti aouniste a souligné l'urgence de la situation, évoquant le vide actuel à la tête de l’État, un gouvernement qu'il a décrit comme « abusant de son statut non-consensuel et illégitime », ainsi qu’une économie qui s'effondre et une émigration croissante.

« Aujourd'hui, avec la stagnation persistante, l'absence de président, un gouvernement qui abuse de son manque de consensus et de légitimité, une économie qui s'effondre et un peuple qui migre, et avec le risque croissant d'une guerre ouverte, nous allons vers la confrontation dans le cadre de la constitution et des lois, et surtout, par devoir de protéger notre existence, car les dangers menacent notre existence et celle du Liban », a conclu Gebran Bassil.

Contactée par L'Orient-Le Jour, une source du CPL a affirmé que Gebran Bassil avait lancé cet appel aux chrétiens, « les exhortant à s'unir, alors que les tambours de la guerre battent leur plein ». « Il craint que les chrétiens ne fassent les frais d'un accord qui les exclut en raison de leurs différences », a-t-elle ajouté.

Le Liban-Sud est en état de guerre depuis le mois d'octobre, le Hezbollah et Israël se livrant à des attaques quotidiennes. Dans ce contexte, certains craignent qu'un accord de cessez-le-feu avec le parti chiite ne donne à cette formation une plus grande influence sur la politique étrangère du Liban. Le Hezbollah a déclaré qu'il cesserait ses attaques lorsque la guerre contre Gaza s'arrêterait.