Le bureau de lutte contre la cybercriminalité au Liban a convoqué l’éditrice du site d’information libanais Lebtalk, Christiane Gemayel, à une audience lundi, selon les informations publiées jeudi par le site et confirmées par L'OLJ.
Cette convocation fait suite à au moins une plainte déposée par des avocats membres de l’association Amoualouna Lana (notre argent est à nous, en arabe), une des associations de défense des droits des déposants qui se sont constituées depuis le début de la crise socio-économique en 2019, pendant laquelle les banques libanaises ont restreint l’accès de nombreux clients à leurs dépôts.
Selon Firas Tannous, un porte-parole de l’association, la procédure lancée contre Christiane Gemayel est relative plus précisément à un article publié le 7 juin dernier dans lequel l’éditrice accuse plusieurs avocats d’être « devenus célèbres » en exploitant la détresse de déposants tentant d’obtenir gain de cause devant la justice libanaise. Elle les accuse également de réclamer des commissions « allant parfois jusqu’à 30 % de la valeur des fonds que les déposants cherchent à récupérer », entre autres accusations. Dans un commentaire cité par Lebtalk, Christiane Gemayel n’est pas revenue sur ces accusations, et a affirmé avoir « confiance dans l’impartialité des juges ».
Le président de l’Ordre des rédacteurs Joseph Kossaïfi a commenté l’affaire vendredi dans un communiqué. « La décision de l’ordre est très claire à ce propos, nous refusons que les journalistes qui font l’objet d’une plainte comparaissent devant le bureau de cybercriminalité. La seule instance habilitée à traiter ce genre de cas est le tribunal des imprimés, suivant les articles 28 et 29 de la loi », a-t-il assuré.
D’autres journalistes ont également été visés par des procédures similaires lancées par des avocats de l’association.
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