Après avoir rendu lundi un vibrant hommage à Joe Biden, les démocrates s'apprêtent à couronner mardi Kamala Harris comme la candidate de leur parti lors d'une journée de fête à Chicago, avec Barack et Michelle Obama en invités de marque.
Le parti, réuni en convention après l'un des mois les plus mouvementés de l'histoire politique américaine, va officialiser l'entrée en lice de la vice-présidente dans la course à la Maison Blanche, face au républicain Donald Trump.
Un couronnement aux allures de « célébration », promettent les démocrates.
Un à un, les représentants de chaque Etat américain s'avanceront dans l'antre du légendaire club de basket-ball des Chicago Bulls, tapissée de bleu, afin de désigner Kamala Harris comme leur nouvelle candidate pour le scrutin présidentiel du 5 novembre.
Cette investiture avait déjà été formalisée lors d'un vote en ligne.
Les démocrates s'attendaient à faire campagne sans passion pour Joe Biden, président octogénaire à la peine dans les sondages. Mais depuis son incroyable retrait le 21 juillet, ils se prennent à rêver à nouveau d'une victoire grâce à leur candidate de 59 ans, qui dispose d'une légère avance sur Donald Trump dans la majorité des enquêtes d'opinion.
En soirée, les délégués assisteront ensuite aux discours de l'un des couples star de leur parti: les Obama.
« C'est super d'être de retour à Chicago ! », a lancé le premier président noir des Etats-Unis, en référence à la ville où il a fait ses armes politiques.
Il expliquera mardi soir « pourquoi Kamala Harris devrait être notre présidente », a-t-il écrit dans un message sur X.
Clip de campagne sur du Beyoncé
Le 44e président des Etats-Unis (2009-2017) et son épouse Michelle sont encore très populaires chez les démocrates.
« C'est l'un des meilleurs orateurs de notre temps » et « il est très bon quand il s'agit de faire grimper le niveau d'énergie et mobiliser les bénévoles », explique à l'AFP Ted Hiserodt, 56 ans, délégué de l'Arizona.
Le sénateur Bernie Sanders, qui représente l'aile gauche du parti, prendra également la parole mardi à la convention, ainsi que le mari de Kamala Harris, Doug Emhoff.
Ce dernier « présentera à l'Amérique la Kamala Harris que lui seul connaît », a assuré Michael Tyler, le directeur de communication de la candidate démocrate, dont l'équipe de campagne vient de lancer une nouvelle publicité télévisée sur la chanson « Freedom » de Beyoncé.
L'objectif de cette deuxième journée de la convention est, selon les démocrates, de dérouler « une vision ambitieuse pour l'avenir de l'Amérique ».
Le parti cherche résolument à se projeter vers l'avenir, un mois tout juste après l'abandon de Joe Biden.
Le président démocrate de 81 ans, relégué au rôle cruel de chauffeur de salle, a symboliquement passé lundi soir le flambeau à sa vice-présidente sous les vivats et dans les larmes.
Il s'est engagé à devenir le « meilleur bénévole » de la campagne de la quinquagénaire, qui pourrait devenir la première femme noire à accéder à la présidence américaine.
« Nous sommes éternellement reconnaissants » envers Joe Biden, un « incroyable » président, a salué Kamala Harris sur scène.
Nouvelle insulte de Trump
La vice-présidente américaine acceptera l'investiture de son parti devant les caméras du monde entier lors d'une grande soirée jeudi, ponctuée par le lâcher de milliers de ballons.
La candidate, qui a moins de trois mois pour convaincre les Américains, quittera brièvement Chicago mardi pour faire un crochet dans l'Etat voisin du Wisconsin, l'un des plus disputés de la présidentielle.
Elle prononcera en milieu de soirée un discours à Milwaukee, là même où Donald Trump a été investi par les républicains un mois plus tôt.
Un pied de nez à peine voilé à l'ancien président de 78 ans, obligé de revoir toute sa stratégie électorale après le retrait choc de son meilleur ennemi Joe Biden.
Soucieux d'enrayer l'élan pris par sa nouvelle rivale, le milliardaire républicain multiplie cette semaine les déplacements dans les Etats les plus convoités de l'élection
Il est mardi après-midi à Detroit, dans le Michigan, pour un meeting centré sur la criminalité et ce qu'il dit être le positionnement « anti-police » de Kamala Harris.
Alors que des personnalités de son propre camp lui demandent de modérer ses insultes, Donald Trump a qualifié mardi sur la chaîne CBS son adversaire de « pas très intelligente ».
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