Plusieurs ambassades ont transféré leur personnel du Liban à Chypre, selon le président Christodoulides

Le président chypriote Nikos Christodoulides a déclaré à Bloomberg que son pays se préparait à « évacuer des citoyens européens ou de pays tiers » de l’île « en cas de besoin » après avoir été transférés du Liban, évoquant le scénario d’une escalade de la situation sécuritaire au Moyen-Orient dans le sillage de la guerre à Gaza, des affrontements dans le sud du Liban et des tensions croissantes entre l’Iran et Israël.

« Certains pays avaient déjà déplacé leur personnel diplomatique du Liban à Chypre » et le gouvernement chypriote avait reçu des requêtes de « plus de dix pays jusqu’à présent » pour utiliser l’île comme point d’évacuation de leurs ressortissants, a-t-il ajouté.

Lors d'un entretien à la chaîne Bloomberg, M. Christodoulides a indiqué que son pays contribuait aux efforts diplomatiques menés par d’autres pays de la région, dont la Jordanie et l’Égypte, pour éviter qu’un tel scénario se produise. Répondant à une question, il a néanmoins assuré que Nicosie était « prêt » à activer « le plan d'évacuation mis en place », faisant un parallèle avec les mesures prises lors de la guerre de juillet 2006 qui avait opposé le Hezbollah à Israël. Les deux parties échangent quotidiennement de tirs et des frappes depuis le 8 octobre 2023, au lendemain du déclenchement de la guerre à Gaza entre Israël et le mouvement Hamas.

« J'espère que nous aurons des nouvelles positives et qu'il n'y aura pas besoin de procéder à des évacuations, mais si c'est nécessaire, nous sommes prêts », a insisté M. Christodoulides.

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Répondant à une question sur les menaces de représailles faites par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, à l'encontre de Chypre si le gouvernement de l'île décidait de laisser Israël utiliser ses aéroports et ses bases pour cibler le Liban, le président chypriote a affirmé « ne pas penser que ce genre de rhétorique peut résoudre le problème » qui est au cœur des tensions actuelles. Il a souligné que Chypre était particulièrement exposée à ces tensions étant située à « 25 minutes du Liban » et à « 40 minutes d'Israël » en avion. Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, avait alors affirmé que Chypre était en train de devenir un « centre d'opérations » dans la guerre de Gaza.

M. Christodoulides a également abordé la question de la réunification de l'île, précisant qu'il tentait avec l'Union européenne (UE) et les Nations unies de ramener la Turquie à la table des négociations. Il a ajouté que la solution à deux États qu'Ankara préconisait n'était « pas sur la table ». « Il ne s'agit pas seulement de la position chypriote ou des Chypriotes-grecs », a-t-il dit, affirmant qu'il s'agissait aussi de la position de la communauté internationale. Il a aussi fait valoir que l'est de la Méditerranée pouvait servir comme une « alternative » pour garantir l'indépendance énergétique de l'UE.