Les entraves à l'aide humanitaire aggravent la crise au Soudan, déchiré par une guerre depuis bientôt quinze mois, a prévenu mercredi le chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) sur place.
"Il y a beaucoup de zones où nous ne pouvons pas aller parce qu'elles sont très dangereuses, et parfois, nous ne recevons pas les autorisations" pour y accéder, a alerté Pierre Dorbes lors d'une rencontre avec des journalistes à Port-Soudan.
Cette ville située sur la mer Rouge est la nouvelle capitale de facto du pays, siège de l'armée régulière en guerre contre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui contrôlent Khartoum.
Pourtant, "l'amélioration de l'accès aiderait des millions de personnes" dans ce pays en proie à la pire crise alimentaire au monde, selon l'ONU.
Un récent rapport appuyé par l'ONU estime qu'environ 25 millions de Soudanais ont besoin d'une aide alimentaire, soit un peu plus de la moitié de la population.
En réponse, des bénévoles ont établi des cuisines collectives distribuant des repas dans des zones de combat, avec le soutien d'organisations internationales.
Outre les problème logistiques pour ces organisations de transférer de l'argent aux cuisines collectives, celles-ci ne couvrent par toutes les régions, explique sous couvert d'anonymat un employé d'une organisation internationale qui soutient cette initiative.
"Nous fournissons environ 2.000 repas par jour, et ce nombre augmente quotidiennement", a raconté à l'AFP Esmat Mohamed, qui supervise une de ces cuisines à Khartoum.
Dans la ville de Dilling, à la frontière du Sud-Soudan, Kinda Komi fournit bénévolement des repas aux habitants.
"Depuis le début de la guerre, aucune aide alimentaire n'a atteint la ville, et les routes qui la relient au reste du pays ont été coupées en raison des affrontements", a-t-elle indiqué, déplorant que "la moitié des personnes dans le besoin repartent sans recevoir de repas".
Dans ce contexte, la malnutrition infantile s'aggrave, notamment dans le camp de Kalma pour personnes déplacées, au Darfour-Sud.
"Dans le camp, 5.975 enfants souffrent de malnutrition parce que les deux parties au conflit font obstacle à l'arrivée de l'aide", a déclaré à l'AFP Adam Rijal, porte-parole des déplacées du Darfour.
"C'est un défi majeur", confirme Adnan Hizam, porte-parole du CICR au Soudan.
L'armée et les paramilitaires nient faire obstacle à l'entrée de l'aide humanitaire.
Les entraves à l'aide humanitaire aggravent la crise au Soudan, déchiré par une guerre depuis bientôt quinze mois, a prévenu mercredi le chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) sur place.
"Il y a beaucoup de zones où nous ne pouvons pas aller parce qu'elles sont très dangereuses, et parfois, nous ne recevons pas...
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