
Visite guidée de Salim Eddé au musée MIM. Photo Chloé el-Khoury.
Déterminée à rester une capitale vivante et vibrante en dépit de toutes les menaces et les difficultés qu’elle affronte, Beyrouth, par l’entremise de l’Agenda culturel en partenariat avec un comité de galeristes, vit en ce début juillet en mode « Art Days ». Et cela grâce à un programme étalé sur 4 jours, du 3 au 6 juillet, ponctué de plus de 130 événements artistiques dispersés aux quatre coins de la ville. Une première édition qui réunit les habitants de la capitale, ses expats et ses touristes autour de la musique, la peinture, le théâtre et les discussions artistiques...
Pour vous donner une idée de ce qui vous est proposé, L’Orient-Le Jour s’est lancé dans une petite tournée lors du premier jour, façon morceaux choisis, en 5 étapes.
Visite guidée au MIM
Une vitrine de coraux au musée MIM. Photo Chloé el-Khoury
Ça commence, en matinée, par une visite au musée des minéraux MIM, logé au sein du Campus de l’innovation et du sport de l’Université Saint-Joseph, rue de Damas. Salim Eddé, le maître des lieux, grand philanthrope et collectionneur libanais, ouvre les portes de son monde minéral précieux au cours d’une heure de visite guidée, durant laquelle il présente aux visiteurs de véritables chefs-d’œuvre de la nature. Parmi lesquels on découvre certains minéraux vieux de plus de 2 milliards d’années. Une visite à ne pas manquer, surtout lorsqu’elle est portée par l’enthousiasme de M. Eddé dont les explications sont dignes d’un vrai cours de sciences naturelles.
Patiemment constituée depuis 1977, sa collection est considérée comme l’une des plus riches et des plus prestigieuses en minéraux au monde. Elle compte à ce jour plus de 2 200 pièces représentant environ 510 espèces différentes provenant de plus de 75 pays à travers le monde.
Peinture en direct chez Cheriff Tabet
Philippe Farhat devant son chevalet à la galerie Chariff Tabet. Photo Chloé el-Khoury
Deuxième étape : la galerie Cheriff Tabet, où Philippe Farhat debout face à son chevalet, s’adonne en direct à l’art du portrait, sous les yeux attentifs du public. La performance est captivante, car l’artiste laisse libre cours à son inspiration et son impulsion, pour livrer de manière spontanée des portraits sur le vif. Qui rejoindront une fois terminés ses précédentes œuvres accrochées aux cimaises de la galerie. Pour ceux qui ont manqué sa performance du 3 juillet, Philippe Farhat fera une seconde démonstration de peinture en direct le samedi 6 juillet à partir de midi.
Au Monnot, le public joue à l’acteur
La scène était ouverte à tous le 3 juillet au théâtre Monnot. Ici, une jeune fille tente une lecture théâtrale. Photo Chloé el-Khoury.
On poursuit la tournée avec un arrêt au théâtre Monot qui, pour une journée exceptionnelle, a décidé d’inverser les rôles en cédant la scène au public. Ce mercredi 3 juillet, c’était portes ouvertes, de midi à 17h, dans ce petite temple du théâtre beyrouthin, où chacun avait l’opportunité de monter sur scène, de livrer sa petite tirade ou de lire des passages littéraires de son choix empruntés à la bibliothèque du lieu. Outre cette scène ouverte à tout le monde, intitulée « Open Stage : Your Words, Our Light », les visiteurs ont pu explorer les coulisses, avant d’aller écouter les performances des uns et des autres dans une atmosphère interactive et chaleureusement immersive. Une brève expérience du ressenti des acteurs sous les projecteurs qui aurait mérité des prolongations jusqu’au 6 juillet pour ceux qui ont raté cette journée !
Conservation et restauration avec Gaby Maamary à la galerie Kaf
Gaby Maamari en conférence avec projection à l'appui. Photo Chloé el-Khoury.
Quelque rues plus loin, c’est à la galerie Kaf contemporary que l’on retrouve, à 16h, l’artiste et restaurateur Gaby Maamary en pleine conférence-conversation avec des amateurs d’art, sur l’importance de la conservation du patrimoine artistique. Durant cette rencontre, le spécialiste a mis l’accent sur la sensibilisation à la maintenance préventive des œuvres d’art ainsi que l’évaluation des dommages sur les peintures. Elle sera suivie les jeudi 4 et vendredi 5 juillet, à la galerie Kaf à la même heure, de deux autres discussions toujours menées par Gaby Maamary sur la restauration professionnelle des toiles.
Découvrir les artistes numériques au « DiGen Art »
Ginger Potter, l'artiste montant du Digi-art devant ses œuvres. Photo Chloé el-Khoury
Dernière étape de cette journée en cinq temps, la visite de DiGen Art à Hamra, la première galerie d’art numérique du Liban s’impose. Ouverte il y a quelques mois, elle présente sa seconde exposition intitulée « Digital. ME », qui explore et redéfinit l’autoreprésentation à l’ère du numérique. Onze artistes numériques issus de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) et utilisant des outils tels que l’illustration, l’animation, l’intelligence artificielle et le codage, y dévoilent leurs créations. Une véritable vitrine révolutionnaire et innovante inaugurée à l’occasion des Beirut Art Days, mais qui restera ouverte au public jusqu’au 6 septembre. L’occasion de découvrir les œuvres de Rex, Khaled, Gingerpotter, Fabin Rasheed, Gregory Taousson, Yasmina Boustani, GorillaSun (Ahmad Moussa) - Gaia Azzi - Alter_Egos (Chris Bitar). Peut-être les grands artistes du futur ?
Pour découvrir la totalité du programme des événements en cours jusqu’au 6 juillet, il est recommandé de suivre la page Instagram @beirutartdays.