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Dernières Infos - Conflit

L'Iran minimise la riposte imputée à Israël

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, à son siège à Téhéran, le 14 avril 2024. Photo AFP / Atta KENARE

Téhéran a minimisé samedi l'attaque de la veille imputée à Israël dans le centre de l'Iran, affirmant qu'il n'y aurait pas de représailles, les deux parties semblant s'éloigner d'une escalade à l'heure où la guerre à Gaza ne connaît aucun répit. Dans une interview accordée à la chaîne américaine NBC, le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian a relativisé l'attaque qui s'est déroulée vendredi à l'aube dans le centre du pays.

« Ce qu'il s'est passé la nuit dernière n'était pas une attaque. Il s'agissait de deux ou trois drones quadrirotor, comme ceux avec lesquels les enfants jouent en Iran », a-t-il ironisé, ajoutant que « tant qu'il n'y aura pas de nouvelle aventure (offensive militaire, NDLR) au nom du régime israélien contre les intérêts de l'Iran, nous ne répliquerons pas ».

Vendredi, des médias d'Etat iraniens ont rapporté que des détonations avaient été entendues à l'aube près d'une base militaire dans la région d'Ispahan, après que « plusieurs » petits drones ont été « abattus avec succès » par le « système de défense antiaérienne » du pays.

Des médias aux Etats-Unis, citant des responsables américains, ont affirmé qu'il s'agissait d'une opération israélienne menée en riposte à une attaque iranienne inédite aux drones et aux missiles contre Israël le 13 avril. Selon le Washington Post, citant un responsable israélien ayant requis l'anonymat, l'attaque visait à montrer à l'Iran qu'Israël avait la capacité de frapper à l'intérieur de son territoire. Un haut responsable auprès du Congrès américain qui n'a pas souhaité être nommé a confirmé à l'AFP une attaque israélienne en Iran. Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas commenté ces événements en Iran.

Cette dernière poussée de fièvre intervient alors que la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre, ne connaît pas de répit et a fait 34.049 morts à Gaza, essentiellement des civils, selon le Hamas.

Samedi, l'armée israélienne a poursuivi ses frappes contre des « cibles terroristes » dans différents secteurs du territoire palestinien assiégé et menacé de famine. L'armée a également indiqué samedi avoir tué dix personnes et en avoir arrêté huit autres lors d'un raid dans le camp de Nour-Shams, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée.

« Les forces de sécurité ont éliminé dix terroristes pendant des affrontements » a indiqué l'armée dans un communiqué, ajoutant mener cette opération « depuis plus de 40 heures ».

« Faire baisser l'escalade »

Signe du caractère explosif de la situation, la communauté internationale s'est empressée, dans la foulée de l'attaque vendredi, de lancer des appels au calme. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a souligné que « l'objectif » de son pays et des autres membres du G7, réunis à Capri, en Italie, était « la désescalade ». Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a fait lui état de contacts avec l'Iran et Israël. « Nous avons dit aux Israéliens que l'Iran ne veut pas d'escalade », a-t-il précisé.

Pour l'expert politique iranien Hamid Gholamzadeh, « l'incident d'Ispahan est un acte de sabotage très insignifiant ». « Israël (...) a besoin d'une nouvelle escalade et d'une autre guerre pour détourner l'attention du monde de la bande de Gaza et impliquer les Etats-Unis et d'autres dans une guerre pour le défendre », a-t-il estimé.

Lors de la première attaque directe jamais menée par l'Iran contre le territoire israélien le 13 avril, Israël a affirmé avoir intercepté avec ses alliés, principalement les Etats-Unis, la quasi-totalité des quelque 350 drones et missiles iraniens. L'Iran a dit avoir agi en « légitime défense » après l'attaque qui a détruit son consulat à Damas le 1er avril et coûté la vie à sept de ses militaires dont deux hauts gradés. Téhéran a accusé Israël qui n'a ni confirmé ni démenti.

Le chef du Hamas en Turquie

Les tensions entre Israël et l'Iran interviennent après six mois de guerre dans la bande de Gaza, où le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël notamment, a pris le pouvoir en 2007. Israël a lancé une vaste offensive après une attaque sur son territoire le 7 octobre par des commandos du Hamas, soutenu par l'Iran, et qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles.

Plus de 250 personnes ont été enlevées durant l'attaque et 129 sont retenues à Gaza, dont 34 sont mortes d'après des responsables israéliens. Outre le lourd bilan humain et les destructions, les quelque 2,4 millions d'habitants sont menacés de famine selon l'ONU, qui exhorte à l'entrée de plus d'aide humanitaire dans ce petit territoire.

L'armée israélienne a indiqué samedi avoir frappé des « dizaines de cibles terroristes » dont une « base de lancement à Beit Hanoun », dans le nord de Gaza, « peu après qu'un missile ait été intercepté, dans la zone à la ville (israélienne) de Sderot ». Selon la Défense civile à Gaza, une frappe israélienne a tué neuf membres d'une même famille à Rafah, dans le sud du territoire, où sont massés plus d'un million et demi de déplacés palestiniens selon l'ONU.

Six enfants âgés de un à 16 ans figurent parmi les morts, ainsi que deux femmes et un homme, a précisé l'hôpital Al-Najjar où ils avaient été admis. A l'extérieur de l'hôpital, un journaliste de l'AFP a vu des proches pleurer les défunts et se recueillir devant de petits sacs mortuaires en plastique blanc.

Sur un autre front, le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh a été reçu samedi à Istanbul par le président Recep Tayyip Erdogan selon les médias turcs, au moment où le Qatar dit vouloir « réévaluer » son rôle de médiateur dans le conflit à Gaza.

Doha, qui piétine dans la négociation d'une trêve entre le Hamas et Israël, menace de se retirer sous les critiques israéliennes et de certains démocrates américains. Or la Turquie, qui a des relations avec Israël et le Hamas, pourrait en profiter pour tenter de reprendre la médiation.

Téhéran a minimisé samedi l'attaque de la veille imputée à Israël dans le centre de l'Iran, affirmant qu'il n'y aurait pas de représailles, les deux parties semblant s'éloigner d'une escalade à l'heure où la guerre à Gaza ne connaît aucun répit. Dans une interview accordée à la chaîne américaine NBC, le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein...