Une université annule une conférence sur la Palestine

Une conférence sur la Palestine du leader de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon et d'une militante franco-palestinienne, Rima Hassan, prévue jeudi, a été annulée par l'université de Lille, dans le nord de la France, comme le demandaient plusieurs responsables de droite. Elle se tiendra quand même, "dans un nouveau lieu", a affirmé le parti La France Insoumise (LFI) fondé par M. Mélenchon, dont Rima Hassan est une des candidates, en septième position, aux élections européennes du 9 juin en France. 

"Les conditions ne sont plus réunies pour garantir la sérénité des débats" en raison de la montée "préoccupante" des tensions après "l'escalade militaire intervenue les 13 et 14 avril au Moyen-Orient", a indiqué l'université, en référence à l'attaque de drones et de missiles lancée par l'Iran contre Israël.

"Nous ne nous tairons pas. La conférence de Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan se tiendra à Lille jeudi. La communication sur le nouveau lieu sera envoyé aux inscrits", explique LFI dans un communiqué, en fustigeant des autorités universitaires "incapables de résister aux pressions qui s'attaquent à la liberté d'expression".

LFI qui a fait de la dénonciation des opérations israéliennes à Gaza l'un des axes de sa campagne pour les européennes, dénonce "l'instrumentalisation de cette conférence par des partisans du soutien inconditionnel au gouvernement Netanyahu". Plusieurs élus, dont le président du parti Les Républicains (opposition de droite) des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, réclamaient l'interdiction de l'événement.

"Ce meeting politique, déguisé en conférence aux relents antisionistes, n'avait pas sa place dans une université française", a-t-il réagi mercredi.  Etait en cause, notamment, l'affiche annonçant la conférence, montrant un territoire englobant Israël, la Cisjordanie et la bande de Gaza, sur lequel est apposé "Libre Palestine", le nom de l'association étudiante, créée en novembre 2023, à l'initiative de la conférence.

Une manière de "nier l'existence de l'Etat d'Israël" pour certains, dont la tête de liste des socialistes aux élections européennes, Raphaël Glucksmann, ce que réfute l'association.

Rima Hassan, une militante controversée, a dans le passé dit défendre la solution d'un "État binational" alors que La France insoumise est, elle, en faveur de la solution à deux Etats comme l'immense majorité de la classe politique. Celle qui qualifie Israël d'"entité coloniale fasciste, dit désormais s'inscrire, en tant que "responsable politique", "dans le cadre de deux États côte à côte".