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Dernières Infos - Diplomatie

L'UE accorde une aide de 270 millions d'euros à l'Arménie

De gauche à droite : Le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le secrétaire d'État américain Antony Blinken et le responsable de la politique étrangère de l'Union européenne Josep Borrell tiennent une conférence de presse commune à Bruxelles le 5 avril 2024. Photo AFP / JOHANNA GERON

L'Union européenne va accorder une aide de 270 millions d'euros à l'Arménie, autrefois allié traditionnel de la Russie, avec qui Européens et Américains veulent se rapprocher, a annoncé vendredi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. "Nous mettons en oeuvre une promesse faite en octobre" avec ce "plan de croissance" en faveur de l'Arménie d'un montant de 270 millions d'euros sous forme de prêts sur quatre ans, a-t-elle précisé devant la presse, en présence du Premier ministre arménien Nikol Pachinian, du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Ce programme d'aide vient s'ajouter à un plan d'investissements européen en faveur de ce pays du Caucase qui a déjà "mobilisé plus d'un demi-milliard d'euros", a ajouté Mme von der Leyen. Le programme de subventions financières sur quatre ans pour l'Arménie montrait que l'UE était "aux côtés d'Erevan", a déclaré Ursula von der Leyen. "L'Europe et l'Arménie partagent une longue histoire commune et le moment est venu d'écrire un nouveau chapitre".

"Nous voulons que l'Arménie prenne sa place en tant que nation forte, indépendante, en paix avec ses voisins et connectée au monde", a dit de son côté M. Blinken.  "Les Etats-Unis et l'Union européenne souhaitent tous deux être partenaires de cet effort", a-t-il souligné, ajoutant qu'une aide de 65 millions de dollars serait débloquée par Washington en faveur de l'Arménie. Cette rencontre à Bruxelles "signifie que les Arméniens accroissent leur partenariat avec les Etats-Unis et l'UE", s'est félicité de son côté M. Pachinian.

Avant les pourparlers à Bruxelles, M. Blinken et Mme von der Leyen avaient appelé mercredi le président azerbaïdjanais Ilham Aliev pour tenter d’apaiser les tensions.

"Partenariat croissant" 

M. Aliev a affirmé vendredi que le sommet de Bruxelles était "dirigé contre l'Azerbaïdjan" et allait à l'encontre de la coopération dans la région. "De hauts responsables américains et européens ont tenté de nous convaincre que la réunion de Bruxelles n'est pas dirigée contre l'Azerbaïdjan, mais elle crée une nouvelle source de tensions dans le Caucase du Sud", a-t-il déclaré.

Les liens tissés de longue date par le pays du Caucase avec la Russie se sont distendus depuis que l'Azerbaïdjan, son ennemi historique, s'est emparé de l'enclave arménienne du Nagorny-Karabakh en septembre dernier. M. Pachinian a d'ailleurs appelé jeudi ses concitoyens à débattre de la possibilité de rejoindre l'Union européenne.  Il a déclaré que la réunion de vendredi à Bruxelles était la preuve du "partenariat croissant" de son pays avec l'UE et les États-Unis. "Je crois que notre vision commune d'un avenir démocratique, pacifique et prospère continuera à servir d'épine dorsale et de ligne directrice de nos relations de confiance mutuelle", a-t-il déclaré. M. Pachinian a déclaré lors de la réunion de Bruxelles qu'il restait "attaché à la normalisation des relations avec l'Azerbaïdjan".

La Turquie, principal soutien de l'Azerbaïdjan, a averti que les négociations de l'Arménie avec les États-Unis et l'UE "sapent l'approche neutre qui devrait être la base de la solution des problèmes complexes de la région". "Cette initiative, qui exclut l'Azerbaïdjan, ouvrira la voie pour que le Caucase du Sud devienne une zone de confrontation géopolitique, plutôt que de servir la paix", a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères.

L'Arménie multiplie les pas vers l'Occident en accusant la Russie, son alliée traditionnelle, de l'avoir abandonnée face à son puissant rival azerbaïdjanais. L'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont livrés deux guerres, dans les années 1990 et en 2020, pour le contrôle de la région du Nagorny-Karabakh. Ces derniers mois, plusieurs cycles de négociations n'ont pas donné de résultats. La situation reste instable et des incidents armés se produisent toujours régulièrement. L'Arménie et l'Azerbaïdjan s'accusent souvent mutuellement de tirs meurtriers à leur frontière.

L'Union européenne va accorder une aide de 270 millions d'euros à l'Arménie, autrefois allié traditionnel de la Russie, avec qui Européens et Américains veulent se rapprocher, a annoncé vendredi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. "Nous mettons en oeuvre une promesse faite en octobre" avec ce "plan de croissance" en faveur de l'Arménie...