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Un groupe d'extrême gauche "sabote" une usine Tesla en Allemagne

Des policiers à côté d'un pylône endommagé après que la Gigafactory de Tesla à Gruenheide près de Berlin a arrêté la production et a été laissée sans électricité après qu'un incendie criminel présumé a mis le feu à un pylône électrique, le 5 mars 2024. Photo Lisi Niesner/Reuters

Un groupuscule allemand d'extrême gauche a revendiqué mardi le « sabotage » d'une infrastructure électrique qui a contraint le géant américain de voitures électriques Tesla à stopper sa grande usine européenne près de Berlin.

Il s'agit d'un nouveau problème à gérer pour la firme d'Elon Musk en Europe, déjà empêtrée dans un conflit social en Suède et ralentie côté livraisons par les attaques de cargos en mer Rouge.

« Avec notre sabotage, nous nous sommes fixés pour objectif de réaliser le plus grand black-out possible de la Gigafactory » de Tesla, a déclaré le « Vulkan Gruppe » dans un communiqué publié sur la plateforme utilisée par des activistes d'extrême gauche. Ce mouvement, connu des renseignements généraux allemands, avait déjà revendiqué un incendie criminel sur un chantier de Tesla en 2021.

En début de matinée, un incendie volontaire selon les autorités locales a mis hors service un pylône électrique situé à proximité du site de Tesla, au sud de la capitale allemande. L'usine du constructeur américain, la seule de ce type en Europe, a dû stopper sa production en raison de la panne de courant, qui a également affecté les localités environnantes.

« Machines à tuer »

Tesla « mange de la terre, des ressources, des hommes, de la main d'œuvre et crache pour cela 6.000 SUV, machines à tuer et monster trucks par semaine », dénonce le message de Vulkan posté sur Indymedia. Les activistes accusent l'usine de « polluer la nappe phréatique et (de) consommer pour ses produits d'énormes quantités d'une ressource en eau potable déjà rare ». Inaugurée en 2022, la Gigafactory de Tesla près de Berlin produit le SUV phare du constructeur américain, le Model Y, à destination des consommateurs du continent.

Sa construction dans une zone boisée de la région du Brandebourg, qui entoure Berlin, a suscité l'opposition de groupes de défense de l'environnement. Leurs inquiétudes ont été relancées par le projet de Tesla d'étendre le site pour doubler la capacité de production.

Lors d'un vote consultatif des habitants de la commune concernée en février, une large majorité de voix s'est exprimée contre l'extension. Le gouvernement régional du Brandebourg a parlé de « sabotage ». « Des milliers de personnes ont été coupées de l'approvisionnement de base et mises en danger », a-t-il indiqué.

L'incendie volontaire est survenu alors que depuis jeudi des militants écologistes ont commencé en parallèle à occuper une forêt près de l'usine pour s'opposer aux projets d'agrandissement. Ils ont construit des cabanes dans les arbres afin d'empêcher d'éventuels travaux.

L'ONG environnementale allemande Robin Wood, qui participe à ce mouvement de protestation, a « rejeté tout lien » avec le sabotage et affirmé mener une action « pacifique ». La police refuse de « spéculer sur un lien éventuel (de l'incendie, ndlr) avec le camp », a déclaré mardi une porte-parole à l'AFP.

Scandinavie

Actuellement, l'usine allemande du groupe d'Elon Musk fabrique plus de 250.000 voitures électriques par an pour un objectif de 500.000 unités à terme. La production à Grünheide a déjà été perturbée par des problèmes d'acheminement de pièces détachées asiatiques alors que les cargos qui transitent par la mer rouge subissent des attaques de rebelles houthis au Yémen.

En outre, l'entreprise d'Elon Musk est confrontée à l'hostilité des syndicats scandinaves dans ses ateliers et ses stations de rechargement. Le conflit a d'abord éclaté en Suède, où, tout comme en Allemagne, l'américain refuse de signer une convention collective sectorielle pour protéger ses employés, qui représente la base du modèle social suédois. Le syndicat suédois s'est lancé dans un grève depuis quatre mois, suivi par des salariés danois et norvégiens.

Ce climat social détérioré s'ajoutent aux défis commerciaux croissants. Le groupe américain voit sa première place sur le podium des fabricants de voitures électriques remise en question par l'émergence de nouveaux concurrents. Au dernier trimestre 2023, le chinois BYD a déjà dépassé l'américain en termes de ventes.

Un groupuscule allemand d'extrême gauche a revendiqué mardi le « sabotage » d'une infrastructure électrique qui a contraint le géant américain de voitures électriques Tesla à stopper sa grande usine européenne près de Berlin.Il s'agit d'un nouveau problème à gérer pour la firme d'Elon Musk en Europe, déjà empêtrée dans un conflit social en Suède et ralentie...