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Dernières Infos - Guerre à Gaza

Le Conseil de sécurité doit dire "ça suffit", plaide l'ambassadeur palestinien

L'Algérie avait mis sur la table du Conseil de sécurité un projet de déclaration exprimant la « profonde inquiétude » de ses 15 membres et pointant la responsabilité des « forces israéliennes (qui) ont ouvert le feu ».

L'ambassadeur palestinien auprès de l'ONU, Riyad Mansour. Photo AFP

Le Conseil de sécurité de l'ONU, qui s'est réuni en urgence jeudi après la mort de 110 personnes selon le Hamas lors d'une distribution d'aide à Gaza, doit dire « ça suffit », a plaidé l'ambassadeur palestinien aux Nations unies. « Ce massacre monstrueux est une preuve que tant que le Conseil de sécurité est paralysé et des veto posés, des Palestiniens paient de leur vie », a déclaré Riyad Mansour à la presse, alors que les Etats-Unis ont bloqué la semaine dernière, pour la troisième fois, une résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza.

« J'ai rencontré ce matin (l'ambassadrice américaine) Linda Thomas-Greenfield », a-t-il noté, précisant l'avoir « suppliée » d'une action du Conseil pour « condamner ce massacre ». « Le Conseil de sécurité devrait dire +ça suffit+ », a-t-il ajouté. « S'ils ont du courage et la détermination d'empêcher ces massacres de se reproduire, ce dont nous avons besoin est un cessez-le-feu ».

A la demande de l'Algérie, le Conseil de sécurité s'est réuni jeudi après-midi à huis-clos pour discuter des événements survenus plus tôt dans la journée dans le nord de Gaza. Des tirs israéliens sur une foule affamée et une vaste bousculade pendant une distribution d'aide qui a tourné au chaos ont fait plus de 110 morts et 760 blessés selon le Hamas.

Les discussions vont se poursuivre
Le secrétaire général de l'ONU s'est dit « choqué » par ces événements qu'il a condamnés, réclamant une « enquête indépendante efficace » pour identifier les responsabilités. L'Algérie avait mis sur la table du Conseil de sécurité un projet de déclaration exprimant la « profonde inquiétude » de ses 15 membres, dans un texte, vu par l'AFP, pointant la responsabilité des « forces israéliennes (qui) ont ouvert le feu ». « Quatorze membres ont soutenu ce texte », a assuré Riyad Mansour après la réunion. Selon une source diplomatique, les Etats-Unis se sont opposés à ce qu'Israël soit nommé, mais les discussions vont se poursuivre.

« Les parties travaillent sur une formulation pour voir si nous pouvons parvenir à une déclaration », a ainsi indiqué l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, évoquant l'hypothèse d'un accord, ultérieurement. « Le problème est que nous n'avons pas tous les faits », a-t-il ajouté, assurant vouloir trouver une formulation qui garantisse que « les vérifications nécessaires ont été faites quant à la culpabilité ».

« La situation humanitaire de la population civile à Gaza s'aggrave de jour en jour. Nous sommes confrontés désormais à une catastrophe sans précédent », a commenté de son côté l'ambassadeur français Nicolas de Rivière. « Ce n'est pas la première fois que je le rappelle : le Conseil de sécurité doit prendre toutes ses responsabilités », a-t-il ajouté, appelant une nouvelle fois à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat ».

Les condamnations internationales se sont également succédées, doublées d'appels de plus en plus insistants à un cessez-le-feu. 

Voici les principales réactions : 

- A Washington, le porte-parole du Département d'Etat Matthew Miller a indiqué que son pays, fidèle allié d'Israël, exige « des réponses » après cette tragédie. La Maison Blanche a par ailleurs fait savoir que le président Joe Biden avait évoqué au téléphone avec l'émir du Qatar et le président égyptien cet « épisode tragique et alarmant ».

- A Rome, le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani a posté sur X que « les morts tragiques à Gaza appellent à un cessez-le-feu immédiat pour permettre davantage d'aide humanitaire, la libération des otages et la protection des civils ».

- A Madrid, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a jugé « inacceptable ce qui s'est produit à Gaza, avec des dizaines de civils palestiniens morts tandis qu'ils attendaient de la nourriture ». « Cela souligne l'urgence d'un cessez-le-feu », a-t-il dit.

- A Paris, le président Emmanuel Macron a, lui, exprimé sa « plus ferme réprobation envers ces tirs » contre des civils « pris pour cible par des soldats israéliens » et demandé « la vérité, la justice et le respect du droit international ».

- « Priver les gens de l'aide humanitaire constitue une violation grave » du droit humanitaire international, a précisé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, réclamant « un accès humanitaire sans entrave à Gaza » et dénonçant un « nouveau carnage » et des morts « totalement inacceptables ».

- A Berlin, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a publié un communiqué dans lequel elle a estimé que « l'armée israélienne doit s'assurer, après l'effondrement de l'ordre public dans de grandes parties de la bande de Gaza, que la distribution de l'aide humanitaire puisse se faire ». 

- En Turquie, les autorités ont dénoncé « un nouveau crime contre l'humanité » et estimé que ce drame « est la preuve qu'[Israël] vise à détruire consciemment et collectivement le peuple palestinien ».

Plusieurs pays arabes du Golfe ont également condamné ces tirs de l'armée israélienne.

- Dans un post sur X, le ministère saoudien des Affaires étrangères a « condamné fermement et dénoncé la prise pour cible de civils sans défense », qui a conduit à « la mort de centaines de personnes, quand les forces d'occupation ont bombardé des files d'attente où des civils tentaient d'obtenir de l'aide ».

- Pour les Emirats arabes unis, « les forces d'occupation israéliennes ont pris pour cible un rassemblement de milliers de résidents palestiniens de la bande de Gaza qui attendaient qu'on leur apporte de l'aide humanitaire ».

- Le gouvernement du Qatar a pour sa part « condamné avec la plus grande fermeté le massacre odieux commis par l'occupation israélienne contre des civils sans défense ».

- Au Koweït, les autorités ont également condamné « ce nouveau crime commis par les forces d'occupation israéliennes » et rappelé « la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat et urgent, pour assurer l'entrée des secours et de l'aide humanitaire destinée aux civils palestiniens sans défense ».

- A Amman, les autorités jordaniennes ont dénoncé « une violation claire du droit humanitaire international ».

Le Conseil de sécurité de l'ONU, qui s'est réuni en urgence jeudi après la mort de 110 personnes selon le Hamas lors d'une distribution d'aide à Gaza, doit dire « ça suffit », a plaidé l'ambassadeur palestinien aux Nations unies. « Ce massacre monstrueux est une preuve que tant que le Conseil de sécurité est paralysé et des veto posés, des Palestiniens paient de...