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Dernières Infos - Tunisie

Six mois de prison pour l'opposant Jawhar Ben Mbarek

L’opposant Jawhar Ben Mbarek lors d’une manifestation contre le coup de force du président Kaïs Saïed, à Tunis, le 17 décembre 2021. Photo FETHI BELAID / AFP

L'opposant tunisien de gauche Jawhar Ben Mbarek, incarcéré depuis février 2023, a été condamné par un tribunal de Tunis à six mois de prison ferme pour des déclarations critiquant des élections, a appris samedi l'AFP auprès de son avocat.

Détenu dans le cadre d'une autre affaire de "complot contre la sureté de l'Etat", ce co-fondateur du Front de salut national (FSN), la principale coalition d'opposition du pays, a été condamné pour des propos critiques des législatives de 2022 qu'il avait qualifiées de "coup d'Etat ridicule".

Ce spécialiste en droit constitutionnel a été condamné en vertu du "décret-loi 54", dénoncé comme un moyen de "répression" de la liberté d'expression par plusieurs ONG locales et internationales.

"Jawhar Ben Mbarek a été condamné sans avoir la possibilité de se défendre", a protesté son avocat Me Ayachi Hammami.

En grève de la faim depuis plus de 10 jours, M. Ben Mbarek "était incapable, en raison de son état de santé, de se déplacer au tribunal de première instance et d'être présent à l'audience", a expliqué l'avocat.

"Le juge a levé l'audience pour examiner une demande de report de la défense, mais au lieu de cela, il a prononcé son verdict dont nous n'avons été informés que samedi", a déploré Me Ayachi, ajoutant que la défense va faire appel.

"Il est condamné à six mois de prison pour un délit d'opinion, je suis vraiment scandalisé" à réagi auprès de l'AFP Ahmed Néjib Chebbi, l'autre co-fondateur du FSN, formation dont est aussi membre le parti islamo-conservateur Ennahdha, bête noire du président Kais Saied.

M. Ben Mbarek observe une grève de la faim depuis 13 jours pour dénoncer sa détention qualifiée d'"arbitraire et sans fondements", selon son comité de défense. 

Plusieurs autres opposants dont Issam Chebbi, un responsable connu du FSN, sont aussi en grève de la faim, selon leurs avocats. 

Le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, 82 ans, qui avait rejoint le mouvement, a arrêté sa grève de la faim mercredi pour éviter des complications de santé, a indiqué son parti.

De nombreuses ONG tunisiennes et internationales ont condamné les poursuites judiciaires contre les opposants et réclamé leur remise en liberté.

Elu démocratiquement en octobre 2019 pour un mandat de cinq ans, M. Saied s'est octroyé les pleins pouvoirs depuis le 25 juillet 2021, faisant vaciller la jeune démocratie née de la première révolte du Printemps arabe en 2011.


L'opposant tunisien de gauche Jawhar Ben Mbarek, incarcéré depuis février 2023, a été condamné par un tribunal de Tunis à six mois de prison ferme pour des déclarations critiquant des élections, a appris samedi l'AFP auprès de son avocat.

Détenu dans le cadre d'une autre affaire de "complot contre la sureté de l'Etat", ce co-fondateur du...