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Dernières Infos - Guerre de Gaza

La Syrie dénonce "l'occupation" américaine après les frappes meurtrières sur son territoire


Des soldats américains à bord de véhicules blindés près de Tal Hamis, dans la région de Qamichli, dans le nord-est de la Syrie, le 24 janvier 2024. Photo AFP / Delil SOULEIMAN

La Syrie a dénoncé samedi « l'occupation » américaine de certaines parties de son territoire et les bombardements meurtriers dans la nuit, après les frappes de représailles menées selon les Etats-Unis « avec succès » contre des forces d'élite iraniennes et des groupes pro-iraniens en Syrie et en Irak.

Au moins 18 combattants pro-iraniens ont été tués dans l'est de la Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). En Irak, 16 personnes parmi lesquelles des civils ont été tuées, a annoncé samedi le gouvernement irakien. Les Etats-Unis ont indiqué que ces frappes étaient une riposte à l'attaque le 28 janvier sur une base en Jordanie, près de la frontière syrienne, qui a coûté la vie à trois militaires américains, attaque attribuée par Washington à des groupes soutenus par l'Iran.

Les représailles américaines contribuent à « attiser le conflit au Moyen-Orient de manière extrêmement dangereuse », a réagi dans un communiqué le ministère syrien des Affaires étrangères. De son côté, le gouvernement irakien a fustigé une « violation de la souveraineté irakienne », estimant que ces frappes faisaient craindre des « conséquences désastreuses pour la sécurité et la stabilité de l'Irak et de la région ».

L'intervention militaire américaine dans la nuit de vendredi à samedi a duré trente minutes environ et a été « un succès », a indiqué la Maison Blanche, qui a assuré à nouveau ne pas vouloir d'une « guerre » avec l'Iran.

85 cibles

Un total de 85 cibles sur sept sites différents (quatre en Syrie et trois en Irak) ont été visées, a indiqué John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche. Ces frappes ont entraîné « la mort d'un certain nombre de civils et de soldats, des blessures chez d'autres et des dégâts importants », a indiqué l'armée syrienne dans un communiqué. « L'occupation de certaines parties du territoire syrien par les forces américaines ne peut plus durer », a-t-elle ajouté, affirmant sa « détermination à libérer l'ensemble du territoire syrien du terrorisme et de l'occupation ».

Quelque 900 soldats américains sont déployés en Syrie et 2.500 en Irak voisin dans le cadre d'une coalition internationale antijihadiste créée pour combattre le groupe Etat islamique lorsque ce dernier contrôlait des pans entiers de territoires syrien et irakien.

La défaite de l'EI en Syrie a été proclamée en 2019 (et en Irak en 2017), mais la coalition est restée dans le pays pour lutter contre des cellules jihadistes qui continuent d'y mener des attaques. La Maison Blanche a assuré que les Etats-Unis avaient « prévenu le gouvernement irakien avant les frappes ». Bagdad a néanmoins démenti samedi « des « allégations mensongères » concernant toute « coordination préalable » avec Washington sur ces frappes.

L'armée américaine est passée à l'acte peu après le retour solennel aux Etats-Unis des corps des trois militaires américains tués en Jordanie, auquel a assisté le président Joe Biden.

Multiplication des attaques

Depuis la mi-octobre, plus de 165 frappes de drones et tirs de roquettes ont visé les forces américaines déployées avec la coalition antijihadiste en Irak et en Syrie, mais aucun militaire américain n'avait été tué jusqu'à l'attaque du 28 janvier en Jordanie.

Revendiquées pour la plupart par une nébuleuse de combattants issus des groupes pro-iraniens qui se fait appeler « Résistance islamique en Irak », ces attaques se sont multipliées peu après le début de la guerre à Gaza le 7 octobre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël, proche allié des Etats-Unis.

L'opération a visé des centres de commandement et de renseignement, ainsi que des infrastructures de stockage de drones et de missiles « qui ont permis les attaques contre les forces américaines et de la coalition », a précisé le Pentagone.

« Nous ne voulons plus voir une attaque de plus contre des positions ou des militaires américains dans la région », a déclaré John Kirby. « Notre riposte a commencé aujourd'hui. Elle continuera selon le calendrier et aux endroits que nous déciderons », a par ailleurs indiqué Joe Biden. « Les Etats-Unis ne veulent de conflit ni au Moyen-Orient ni ailleurs dans le monde. Mais que ceux qui veulent nous faire du mal le sachent bien: si vous touchez à un Américain, nous répondrons », a indiqué dans un communiqué le président américain.

La Syrie a dénoncé samedi « l'occupation » américaine de certaines parties de son territoire et les bombardements meurtriers dans la nuit, après les frappes de représailles menées selon les Etats-Unis « avec succès » contre des forces d'élite iraniennes et des groupes pro-iraniens en Syrie et en Irak.Au moins 18 combattants pro-iraniens ont été tués dans l'est de la Syrie, selon...