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Lifestyle - La Mode

Semaine de la mode masculine de Milan : accent sur la transformation et la fluidité des genres

Les semaines de la mode sont de retour. La semaine de la mode masculine de Milan qui en a donné le coup d’envoi le 12 janvier s’est clôturée le 15, relayée le lendemain par Paris où les défilés homme se déroulent jusqu’au 20 janvier avant de laisser la place à la haute couture. Plus que jamais, les grandes maisons suppriment les cloisons entre masculin et féminin.

Semaine de la mode masculine de Milan : accent sur la transformation et la fluidité des genres

Défilé hommes Gucci automne-hiver 2024/ 2025. Gabriel Bouys / AFP

La semaine milanaise s’est ouverte avec le défilé Gucci sous la direction artistique de Sabato de Sarno qui présentait, le 12 janvier, sa première collection masculine pour la marque. Avant le défilé qui se tenait à la fonderia Carlo Macchi, une usine métallurgique de Milan, Gucci se plaçait d’emblée sous le signe de l’art en prenant d’assaut des façades d’immeuble de Milan, Londres, New York et Shanghai, avec des peintures murales en lettres rouge bordeaux Gucci de Valerio Eliogabalo Torrisi, où l’on peut lire en italien : « Parfois, je sais que tu rêves aussi, et que tu rêves de nous. » Sabato de Sarno s’inscrit ainsi dans une tradition particulière à Gucci de collaborations avec des artistes muraux parmi lesquels, en 2017, Coco Capitan et, en 2018, Ignasi Monreal. Depuis sa désignation à la direction artistique de Gucci, de Sarno martèle le slogan « Ancora » (encore, en italien), sous lequel il annonce revisiter les classiques de la marque, au féminin comme au masculin et souvent en plaçant les deux genres en miroir. « La collection homme automne-hiver 2024 met l’accent sur le savoir-faire artisanal qui se cache derrière les icônes de la maison et présente de nouvelles silhouettes qui mettent en scène la contemporanéité avec raffinement », commente Gucci sur son compte Instagram. Broderies de cristaux au masculin, cabans carrés aux épaules, cravates portées à cru, revers de vestes bicolores, cuir glacé, loafers à semelles épaisses, certains internautes ont même commenté que la collection était une copie réadaptée de la ligne féminine de Gucci.

Surprenante collection chez Dsquared2. Gabriel Bouys / AFP

Jeux de miroirs et de « trans-formations » chez Dsquared2

Pour leur présentation milanaise, les jumeaux identiques Dan et Dean Caten, à la tête du label Dsquared2, ont joué les transformateurs. Le carton d’invitation du défilé était accompagné d’un flacon portant sur son étiquette : « Avec notre technologie, nous pouvons vous reconstruire, vous embellir, vous rénover. » Traversant un espace blanc laqué, les mannequins passaient derrière un sas dont ils ressortaient « transformés » à travers un jeu d’illusion où ils étaient remplacés par un autre mannequin qui poursuivait le catwalk à leur place. Détail savoureux : tous les mannequins étaient des paires de jumeaux. Beaucoup de hauts courts, de traines, de jeans taille très basse, de bonnets de trappeurs et de bottes de neige dans un mélange été-hiver, mi-bûcheron, mi-bling-bling. Les frères Caten ont eux-mêmes joué le jeu, Dan disparaissant derrière le sas en homme, chemise noire flottante ouverte sur la poitrine, aussitôt réapparaissant en Dean relooké en femme dans le plus étincelant style drag, robe corset noire à traîne et perruque orange, les deux frères se rejoignant ensuite pour terminer le parcours bras dessus, bras dessous.

L’élégance Dolce & Gabbana. Gabriel Bouys / AFP

Fleurs du mâle chez Dolce & Gabbana

L’élégance était le maître-mot de la collection masculine Dolce & Gabbana présentée à Milan. Jeu de cols sur chemises de soie portées en contraste avec des tissus plus secs, coiffures stylées. Beaucoup de vêtements d’extérieur, redingotes, manteaux de fourrure. Des costumes pailletés, des ensembles en jeans relevés par la touche luxueuse d’une chemise en soie brodée en relief de motifs floraux. « Cette collection capture l’essence d’une mode masculine contemporaine très convoitée. Elle exsude une élégance qui transcende les frontières formelles, englobant tout, des vêtements d’extérieur aux chemises, en passant par les pantalons sur mesure. Avec des accessoires uniques et des détails séduisants, elle présente un assortiment sélectionné qui reflète l’attitude sans effort d’un homme avisé et éclairé », commente le prestigieux label. « Transformées en accents de mode, les fleurs prennent la forme de broderies complexes qui s’épanouissent sur de luxueux reliefs de coton, de la soie délicate ou unie, ornant les revers de veste ou le centre des cols de chemise, créant ainsi l’illusion d’un nœud papillon exquis. En outre, les revers sont systématiquement rehaussés d’épingles, des accessoires qui dégagent un charme distinct et durable », détaille aussi Dolce & Gabbana.

Fluidité chez Fendi. Gabriel Bouys / AFP

Détournements de cravates chez Fendi et Prada

Fendi n’est pas en reste pour les contrastes marqués et la fluidité des genres. Vestes courtes et manteaux longs, jupes plissées, marcels portés sur des polos, jeux de volumes sur les sacs, minuscules ou démesurés. De vastes foulards, beaucoup de cuir évidemment pour cette maison maroquinière. Les cravates se la jouent BDSM (bondage domination sado-masochisme).

Un parterre automnal, feuilles mortes sur pelouse, était posé en transparence sous un sol de verre pour le défilé Prada. La collection, conçue sous le double regard de Miuccia Prada et Raf Simons, présentait essentiellement une nouvelle longueur de pantalons, au jarret, et une ode à la cravate, accessoire en déshérence depuis quelques années. Les mannequins étaient coiffés de bonnets inspirés du bonnet de piscine, comme un avant-goût des Jeux olympiques. Prada annonce résolument un retour de l’homme à la nature avec, à la clé de la réconciliation, une élégance lisse et une pointe de nostalgie.

Armani, légendaire. Gabriel Bouys/ AFP

Armani et Zegna, la quintessence de l’élégance italienne

Le défilé masculin de Giorgio Armani, tout de brillances et de velours fondants, ponctué de vêtements de gros hiver, s’est achevé par une photo de famille du Maestro et de ses mannequins. Plus que jamais légendaire, l’un des derniers ténors de la mode du XXe siècle s’est arrêté devant chaque modèle, vérifiant, retouchant du regard, comme si ce n’était que le début, que la présentation n’avait pas eu lieu et que tout était encore à faire et refaire. Vingt fois sur le métier il remettrait sa belle ouvrage, et c’est cette obsession de la finition qui fait qu’Armani est Armani.

En matière de grand spectacle, c’est sans doute Zegna qui a le plus donné, redéfinissant avec Armani la quintessence de l’élégance italienne sur fond d’une musique poignante de James Blake. Autour d’une montagne géante de flocons de cachemire qui s’accumulaient au cœur d’une salle immense plongée dans l’obscurité, le défilé automne-hiver 2024 de Zegna a eu lieu au sein du bâtiment emblématique de l’Allianz MiCo de Milan. Cette montagne légère, d’un orange radieux, évoquait la teinte classique de cachemire de vigogne, une cousine du lama dont Zegna a fait son emblème et ses plus belles textures. C’est à cette pile solaire que ressemble la salle des mélanges où Zegna compose ses textiles en son siège, Oasi Zegna, à Trivero, en Italie. Sous la direction artistique d’Alessandro Sartori, Zegna poursuit son exploration des matériaux. Ici la thématique de la transformation, qui courait à travers la majorité des défilés, relève de l’alchimie. Le cachemire, fibre reine de l’hiver, se traduit en matelassages ou jacquards et double le fond des vestes en cuir. Encore une ode au génie humain en harmonie avec la nature.

La semaine milanaise s’est ouverte avec le défilé Gucci sous la direction artistique de Sabato de Sarno qui présentait, le 12 janvier, sa première collection masculine pour la marque. Avant le défilé qui se tenait à la fonderia Carlo Macchi, une usine métallurgique de Milan, Gucci se plaçait d’emblée sous le signe de l’art en prenant d’assaut des façades d’immeuble de Milan,...
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