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Dernières Infos - Golfe d'Oman

L'Iran saisit un pétrolier après un contentieux avec les Etats-Unis

L'officier de quart est vu ici sur le pont du HMS Diamond en mer Rouge le 5 janvier 2024. Photo REUTERS

L'Iran a saisi jeudi un pétrolier dans le Golfe d'Oman, en représailles au « vol » par les Etats-Unis d'une importante cargaison de pétrole iranien transportée par ce même navire l'année dernière, sur fond de tensions régionales exacerbées.

« Le gouvernement iranien doit immédiatement libérer le bateau et son équipage », a déclaré à la presse le porte-parole du département d'Etat américain Vedant Patel, dénonçant une saisie « illégale » qui « perturbe le commerce international ».

L'agence de sécurité maritime britannique (UKMTO) et la société privée Ambrey avaient rapporté plus tôt que des hommes armés « en tenue militaire » étaient montés à bord du St Nikolas, un pétrolier géré par une compagnie grecque et battant pavillon des Iles Marshall.

« Quatre à cinq personnes non autorisées » sont montées à bord du bateau naviguant au large de la ville de Sohar, dans le nord du sultanat, avait indiqué UKMTO.

Les autorités iraniennes ont ensuite confirmé la saisie du navire, naguère appelé Suez Rajan.

« La marine de la République islamique d'Iran a saisi un pétrolier américain dans les eaux de la mer d'Oman conformément à une décision de justice », a indiqué l'agence de presse officielle Irna.

Cette action a été entreprise « suite à la violation commise par le navire Suez Rajan en mai 2023 et au vol de pétrole iranien par les Etats-Unis », a-t-elle ajouté, en citant un communiqué de la marine iranienne.

Les Etats-Unis avaient saisi l'an dernier une cargaison de 980.000 barils de pétrole brut à bord du Suez Rajan et engagé des poursuites contre ce navire pour avoir transporté du pétrole iranien sous sanction.

Le propriétaire du pétrolier avait plaidé coupable et écopé d'une amende de 2,5 millions de dollars.

A l'époque, les autorités américaines avaient affirmé avoir entamé les démarches pour devenir officiellement propriétaires du chargement, d'une valeur estimée à plusieurs dizaines de millions de dollars.

« Harcèlement » 

Le Suez Rajan, rebaptisé St Nikolas, se dirige désormais vers « les ports de la République islamique pour être livré aux autorités judiciaires », selon la marine iranienne.

Le groupe grec Empire Navigation, qui gère le pétrolier, avait affirmé plus tôt avoir « perdu le contact » avec son navire et les 19 membres d'équipages, 18 Philippins et un Grec.

Le navire avait chargé à Bassorah, en Irak, « une cargaison d'environ 145.000 tonnes de pétrole brut destiné à Aliaga (Turquie), via le canal de Suez », avait-il indiqué dans un communiqué

Selon la société britannique Ambrey, les hommes montés à bord ont couvert les caméras du navire.

« L'Iran a agi précédemment contre ceux qu'elle accuse de coopération avec les Etats-Unis, » a-t-elle souligné.

La saisie du pétrolier jeudi intervient alors que le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, vient d'achever une tournée diplomatique dans la région.

Le golfe d'Oman, une voie de navigation importante pour l'industrie pétrolière, a été le théâtre d'une série d'incidents et d'attaques ces dernières années.

Quelques jours après la saisie du Suez Rajan, l'Iran avait saisi deux pétroliers dans la zone, l'un battant pavillon des Iles Marshall, qui naviguait vers les Etats-Unis et un autre, opéré par un armateur grec, qui se rendait de Dubaï à Fujairah.

Les Etats-Unis avaient alors accusé l'Iran de « harcèlement » et d' »interférence avec les droits de navigation dans les eaux régionales et internationales ».

Le transport maritime dans cette région riche en pétrole est par ailleurs sous tension en raison des attaques à répétition de drones et de missiles menées depuis plusieurs semaines par les rebelles du Yémen en mer Rouge, en solidarité, selon eux, avec les Palestiniens de Gaza.

L'Iran a saisi jeudi un pétrolier dans le Golfe d'Oman, en représailles au « vol » par les Etats-Unis d'une importante cargaison de pétrole iranien transportée par ce même navire l'année dernière, sur fond de tensions régionales exacerbées.« Le gouvernement iranien doit immédiatement libérer le bateau et son équipage », a déclaré à la presse le porte-parole...