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Dernières Infos - Moyen-Orient

Journée de deuil en Iran après un attentat qui a fait 84 morts


Le site de l'attentat contre une foule rassemblée pour la commémoration de l'assassinat de Kassem Soleimani à Kerman, dans le sud de l'Iran, le 3 janvier 2024. Photo AFP / SARE TAJALLI

L'Iran observe une journée deuil national jeudi au lendemain de l'attentat qui a fait au moins 84 morts près de la tombe du général Kassem Soleimani, ex-architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient dont le pays commémorait le quatrième anniversaire de la mort.

Cette attaque est survenue dans un contexte régional très tendu depuis le début du conflit en octobre entre Israël et le Hamas, et au lendemain de l'élimination d'un haut responsable du mouvement islamiste palestinien dans une frappe près de Beyrouth, attribuée à Israël.

En Iran, des responsables ont aussitôt pointé du doigt Israël et les Etats-Unis après la double explosion qui s'est produite mercredi à Kerman (sud), près de la mosquée Saheb al-Zaman, où se trouve la tombe du général Soleimani tué en janvier 2020 dans une attaque de drone américaine en Irak. Une foule compacte de représentants du régime iranien et d'anonymes assistait à la cérémonie commémorative.

Un conseiller politique du président iranien, Mohammad Jamshidi, a affirmé que les « régimes américain et sioniste » étaient derrière l'attentat qui n'a pas été revendiqué jusqu'ici.

Aux Etats-Unis, le département d'Etat a jugé « absurde » toute suggestion d'une implication des Etats-Unis ou d'Israël dans cet attentat qui « ressemble à une attaque terroriste, le genre de chose que l'EI (Etat islamique) a fait par le passé », selon un haut responsable américain s'exprimant sous couvert d'anonymat.

Le bilan des victimes a été à nouveau revu à la baisse jeudi. Après 103 morts annoncés par l'agence de presse officielle Irna puis 95 par le ministre de la Santé, Bahram Eynollahi, le chef des services d'urgence du pays, Jafar Miadfar, a fait état de 84 morts et 284 blessés.

L'Iran a décrété jeudi « journée de deuil national » après cette attaque, la plus meurtrière dans le pays depuis 1978, quand un incendie criminel avait fait au moins 377 morts dans un cinéma d'Abadan, selon les archives de l'AFP.

« Réponse sévère » 
Ennemi juré de l'Iran, Israël n'a pas commenté l'attentat. « Nous sommes concentrés sur les combats avec le Hamas » dans le territoire palestinien de la bande de Gaza, a indiqué le porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari.

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a promis une « réponse sévère » à l'attentat, un acte « odieux et lâche » pour le président Ebrahim Raïssi qui a annulé un déplacement prévu jeudi en Turquie, selon un média d'Etat.
Une première explosion s'était produite à 700 mètres de la tombe du général Soleimani, la seconde un kilomètre plus loin, selon des sources iraniennes.

Le mouvement islamiste palestinien Hamas, soutenu par Téhéran, a lui fustigé un « acte terroriste (...) qui cherche à déstabiliser la sécurité de la République islamique au service de l'agenda de l'entité sioniste (Israël) ».
La Syrie, a exprimé « son entière solidarité face aux attaques terroristes et aux complots honteux » qui visent, selon elle, son allié iranien.

De son côté, le président russe, Vladimir Poutine, a dénoncé un attentat « choquant par sa cruauté et son cynisme ».
Le secrétaire général de l'ONU, l'Union européenne, la France, l'Allemagne, la Jordanie, et l'Arabie saoudite ont eux aussi condamné l'attaque.

Kassem Soleimani était un homme clé du régime iranien et l'une des personnalités les plus populaires du pays. Longtemps considéré comme un ennemi juré de Washington et ses alliés, Kassem Soleimani dirigeait la Force al-Qods, la branche des opérations extérieures du Corps des gardiens de la révolution islamique d'Iran, supervisant les opérations militaires dans l'ensemble du Moyen-Orient. Déclaré « martyr vivant » par l'ayatollah Ali Khamenei, alors qu'il était encore en vie, Kassem Soleimani était célébré pour son rôle dans la défaite du groupe jihadiste Etat islamique en Irak et en Syrie. 

L'Iran observe une journée deuil national jeudi au lendemain de l'attentat qui a fait au moins 84 morts près de la tombe du général Kassem Soleimani, ex-architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient dont le pays commémorait le quatrième anniversaire de la mort.Cette attaque est survenue dans un contexte régional très tendu depuis le début du conflit...