L'ONU a salué mardi l'arrivée d'une aide supplémentaire dans la bande de Gaza grâce à la trêve en vigueur mais a averti que cela ne suffirait pas pour commencer à répondre aux besoins massifs de la population, appelant à un cessez-le-feu permanent.
Pour l'Unicef, l'agence des Nations unies pour l'enfance, les livraisons d'aide les plus importantes dans le nord de ce petit territoire depuis qu'a éclaté le 7 octobre la guerre entre Israël et le Hamas ne sont qu' « un début ». « C'est un bon début. Certainement le bon type d'aide, du carburant, des médicaments, de la nourriture, de la chaleur », a déclaré son porte-parole James Elder, depuis Gaza par liaison vidéo, au cours d'un point de presse à Genève. Toutefois, a-t-il mis en garde, les besoins sont si énormes que cette aide est loin de suffire. « L'aide doit être multipliée (...). Ici, tout est une aide d'urgence », a-t-il ajouté.
Margaret Harris, de l'Organisation mondiale de la santé, a abondé dans le même sens. « Les besoins sont énormes. Le montant de l'aide que nous avons pu obtenir est encore minime », a noté la porte-parole de l'OMS lors du même point de presse.
Leurs commentaires interviennent à un moment où Israël et le Hamas ont prolongé de deux jours une trêve initiale de quatre jours qui a permis la libération d'otages israéliens en échange de celle de prisonniers palestiniens.
Avec cette trêve, il y a eu « un moment de répit, crucial pour obtenir de l'aide et aussi pour que les gens puissent assumer la tâche déchirante de rechercher leurs proches », a commenté M. Elder. Il est toutefois vital que la pause dans les combats soit reconduite et transformée en un cessez-le-feu permanent, a-t-il souligné. « Il serait insensé et (ce serait faire preuve) d'une grande froideur de penser que nous pourrions faire volte-face et recommencer à détruire des maisons, des enfants et des familles », a relevé le responsable.
Essor de maladies contagieuses
Dans le même temps, « il n’y a aucun moyen » de faire à nouveau fonctionner correctement des installations telles que les usines de dessalement et de traitement des eaux usées pendant une simple trêve. Si les hostilités reprennent, « les massacres d'enfants » continueront, tandis que les civils sont encore plus vulnérables qu'auparavant, nombre d'entre eux vivant à l'extérieur par des températures de plus en plus basses, souffrant de malnutrition, manquant d'eau potable et étant menacés par les maladies, a poursuivi M. Elder. Permettre la reprise des bombardements israéliens sur Gaza, a-t-il estimé, « serait une tache sombre sur la conscience de chacun ».
L'OMS a déclaré qu'elle constatait une « augmentation massive » de certaines maladies contagieuses, notamment 45 fois plus de cas de diarrhée chez les jeunes enfants qu'habituellement, alors même que la plupart des hôpitaux sont à l'arrêt et que le système de santé s'effondre. À moins que ce dernier ne soit remis en état et que les produits de première nécessité comme la nourriture, l'eau et les médicaments ne soient fournis de manière fiable, « à terme, nous verrons plus de personnes mourir de maladie qu'à cause des bombardements », a de son côté averti Mme Harris.
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