Casque Bleu irlandais tué : Joumblatt dénonce la libération du principal suspect

Le leader druze libanais Walid Joumblatt a dénoncé dimanche la remise en liberté de Mohammad Ayad, principal suspect arrêté dans le cadre de l’enquête sur la mort de Sean Rooney, jeune soldat irlandais de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul) tué en 2022 au Liban-Sud, rapporte l’Agence nationale d’information (ANI, officielle).

« Franchement, la libération du suspect ou accusé d’avoir tué le soldat irlandais dans l’incident qui a eu lieu il y a un an est une grosse erreur. Que Dieu leur pardonne », a souligné l’ancien chef du Parti socialiste progressiste (PSP), lors d’une tournée dans le Chouf, sans citer ceux qu'il vise par ses critiques.

Le suspect en question avait été remis aux autorités par le Hezbollah.

« S’il y a bien tout un peuple avec ses dirigeants et politiciens qui se tiennent aux côtés de la cause palestinienne, ses dirigeants et ses politiciens, c’est bien le peuple irlandais », a ajouté Walid Joumblatt.

Mohammad Ayad a été libéré sous caution le 9 novembre dernier par la justice militaire libanaise. Sa remise en liberté intervient à l’heure où le Liban-Sud est érigé par le Hezbollah « en front de soutien » au Hamas dans sa guerre contre Israël, lancée le 7 octobre. Le conflit déborde au Liban-Sud où les échanges de bombardements entre l'Etat hébreu et le parti chiite sont quotidiens.

En décembre de l'année dernière, Sean Rooney avait été tué et trois de ses camarades avaient été blessés lorsque leur véhicule a été attaqué près du village de Aaqibiyé au Liban-Sud, où le Hezbollah est fortement implanté. Une dizaine de jours plus tard, la formation pro-iranienne avait remis aux autorités Mohammad Ayad, membre du parti soupçonné d'être le principal auteur de l'agression.

Revenant par ailleurs sur la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, Walid Joumblatt a exprimé une nouvelle fois l'espoir que le Liban ne soit pas entraîné dans le conflit. Il a fait part de sa crainte, au cas où cela se produisait, que « nul ne puisse contrôler » la situation. « La situation pourrait être pire que ce que nous avons vécu jusque-là », a-t-il souligné, appelant à « la solidarité » et « l’unité des rangs ».