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Dernières Infos - Conflit

L'OMS dénonce les obstacles à la livraison de l'aide humanitaire dans Gaza

Vue aérienne des dégâts causés par l'armée israélienne dans le camp de réfugiés de Bureij, dans la bande de Gaza, le 2 novembre 2023. MAHMUD HAMS / AFP

L'OMS a dénoncé jeudi la multitude d'obstacles qui limitent drastiquement l'arrivée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, dont les populations et les infrastructures de santé ont un besoin vital.

Réclamant « à tout le moins une pause humanitaire et idéalement un cessez-le feu », le patron de l'Organisation mondiale de la santé Tedros Adhanom Ghebreyesus a jugé que la situation « sur le terrain à Gaza est indescriptible », lors d'un point de presse à Genève.

Le docteur Mike Ryan, chargé des situations d'urgence au sein de l'organisation, a dénoncé les obstacles à la distribution de l'aide, quand elle arrive à entrer sur le territoire palestinien.

« Faire passer les camions à la frontière c'est une chose mais les amener là où ils sont nécessaires en est une autre, et cela n'a pas été facilité, cela n'a pas été soutenu et en fait, c'est même plutôt le contraire », s'est insurgé le médecin irlandais, qui a été récemment en Egypte, où se trouve Rafah, actuellement le seul point de passage avec la bande de Gaza.

Exigences strictes

Israël a des exigences très strictes sur ce qui peut entrer dans la bande de Gaza et à Rafah, des tonnes d'aide continuent de s'entasser du côté égyptien du poste-frontière, en attendant d'être inspectées par Israël, selon un responsable américain.

« A l'heure actuelle, nous n'avons pas de processus de déconfliction efficace, il n'y a pas d'accès humanitaire et tous ceux qui disent que l'aide humanitaire arrive, ce n'est pas vrai ! », a souligné Mike Ryan.

« Franchement, j'en ai marre d'entendre que l'on donne toutes ces assurances qui n'existent pas vraiment sur le terrain pour les personnes avec lesquelles nous travaillons », a-t-il lancé, visiblement excédé, ajoutant qu' »il est de la responsabilité de toutes les parties au conflit de permettre le réapprovisionnement de ces hôpitaux. »

« Les autorités d'occupation ont la responsabilité particulière de veiller à ce que ces installations soient non seulement protégées, mais également dotées pour répondre aux besoins des populations qu'elles servent », a-t-il insisté.

La situation humanitaire dans le petit territoire, soumis depuis le 9 octobre à un « siège complet » par Israël, est alarmante, privant les habitants de livraisons d'eau, de nourriture et d'électricité.

Israël a répondu à l'attaque sans précédent du mouvement islamiste du Hamas sur son territoire le 7 octobre. Cette attaque a fait 1.400 morts essentiellement des civils souvent assassinés brutalement et quelque 240 otages, emmenés dans la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas, selon les autorités israéliennes.

Israël a riposté à coup d'intenses et incessants bombardements d'artillerie et aériens sur la bande de Gaza. Selon les autorités sanitaires du Hamas, elles ont fait plus de 9.000 morts dont 3.760 enfants.

« Horreur »

« Nous manquons de mots pour décrire l'horreur qui se déroule à Gaza », a déclaré le patron de l'OMS.

Hôpital bondé de blessés gisant dans les couloirs, morgues débordantes, médecins pratiquant des opérations sans anesthésie, a énuméré le Dr Tedros.

Mike Ryan est aussi revenu sur la polémique qui entoure l'utilisation de l'hôpital al-Shifa, dans le nord de Gaza.

Israël le décrit comme un « centre de commandement » et un quartier général de facto du Hamas.

« Nous savons ce qui se passe au-dessus du sol... nous n'avons aucune information sur ce qui pourrait se passer ailleurs ou sous ces installations », a déclaré Mike Ryan.

L'OMS a dénoncé jeudi la multitude d'obstacles qui limitent drastiquement l'arrivée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, dont les populations et les infrastructures de santé ont un besoin vital.Réclamant « à tout le moins une pause humanitaire et idéalement un cessez-le feu », le patron de l'Organisation mondiale de la santé Tedros Adhanom Ghebreyesus a jugé...