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Attentat islamiste du quartier Opéra à Paris: au procès, une douleur qui ne s'efface pas

Le palais de l'Elysée. Photo d'illustration/AFP

"Ç'a été très dur de ressortir": au deuxième jour du procès de l'ami du jihadiste qui a tué en 2018 un passant à Paris près de l'Opéra, une dizaine de victimes ont témoigné jeudi de leurs souffrances, parfois ravivées lors de nouveaux attentats. Abdoul-Hakim Anaiev, 26 ans, est soupçonné d'avoir joué un rôle central dans le conditionnement de Khamzat Azimov, dont il était l'ami depuis le lycée, et comparaît pour "participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation de crimes".

Khamzat Azimov, un Franco-Russe né en Tchétchénie, avait tué le 12 mai 2018 au couteau de cuisine Ronan Gosnet, 29 ans, employé d'une librairie, après une lutte acharnée. L'assaillant s'en était pris à une dizaine de personnes avant d'être abattu par la police.

L'attaque avait été revendiquée par l'organisation jihadiste État islamique (EI), et une vidéo d'allégeance testamentaire de Khamzat Azimov avait été diffusée le lendemain sur les canaux de communication de l'EI. "On est partagés entre la chance d'avoir survécu et la malédiction d'avoir vu ce qu'on a vu", a témoigné un homme vêtu d'un pull gris, d'un jean et de baskets orange.

"Ç'a été très dur de ressortir", a expliqué sa conjointe, touchée par plusieurs coups de couteau au visage en 2018. "Je suis quelqu'un de joyeux, sociable (...), mais aujourd'hui je ne peux plus aller en festival de musique", a-t-elle détaillé, ajoutant "faire une crise d'angoisse" si "quelqu'un me demande des indications dans la rue".

"Je fais encore des crises de panique quand il y a des gens qui courent dans la rue", a renchéri, émue, une jeune femme âgée de 18 ans au moment des faits. A la barre, plusieurs parties civiles ont aussi fait état d'une "colère", alors que le procès intervient moins de deux semaines après l'assassinat de Dominique Bernard, enseignant poignardé à mort à Arras (nord) le 13 octobre par un ancien élève russe originaire d'Ingouchie. 

"On constate qu'il y a le même mode opératoire cinq ans plus tard", a fustigé l'un d'entre eux, demandant "comment on peut laisser faire ça". "On est rattachés aux attentats passés et aux attentats futurs", estime un autre, "on revit nos propres douleurs" à chaque nouvelle attaque. "J'en ai ras-le-bol de ces attentats", s'est-il exclamé, "on se dit +mais quand est-ce que ça va s'arrêter+".

Assis dans le box, Abdoul-Hakim Anaiev a écouté sans réagir l'ensemble des témoignages des parties civiles. Le procès doit durer jusqu'au 31 octobre.


"Ç'a été très dur de ressortir": au deuxième jour du procès de l'ami du jihadiste qui a tué en 2018 un passant à Paris près de l'Opéra, une dizaine de victimes ont témoigné jeudi de leurs souffrances, parfois ravivées lors de nouveaux attentats. Abdoul-Hakim Anaiev, 26 ans, est soupçonné d'avoir joué un rôle central dans le conditionnement de Khamzat Azimov,...