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Dernières Infos - Gaza

Israël reprend le contrôle de sa frontière avec Gaza

Un char Merkava de l'armée israélienne est positionné près de la frontière avec Gaza dans le sud d'Israël, le 10 octobre 2023. Photo AFP/JACK GUEZ

Israël a annoncé mardi avoir repris en partie le contrôle de sa frontière avec la bande de Gaza, placée en état de siège, après quatre jours d'une guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas qui a déjà fait plus de 3.000 morts.

"Ce n'est que le début, nous allons vaincre (le Hamas) avec de la force, énormément de force", a promis lundi soir le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

L'offensive massive lancée samedi par le Hamas contre Israël a suscité de multiples condamnations internationales ainsi que des inquiétudes croissantes face à l'éventualité de nouveaux fronts dans la région et à celle, de plus en plus vraisemblable, d'un assaut terrestre sur Gaza.

Israël, qui a annoncé l'évacuation des zones frontalières, a imposé un "siège total" à la bande de Gaza et ordonné la "coupure immédiate" de l'approvisionnement en eau de l'enclave palestinienne, après les suspensions des livraisons d'électricité et de nourriture. 

Le Hamas, qui contrôle depuis 2007 ce petit territoire, menace de son côté d'exécuter des otages enlevés en Israël, environ 150 personnes dont des enfants, des femmes, ainsi que des jeunes capturés alors qu'ils participaient à un festival de musique.

Cent morts dans un kibboutz

Les combattants qui ont fait irruption samedi dans ce festival y ont massacré 250 personnes, et ont tué aussi "plus de 100 personnes" dans le seul kibboutz de Beeri, selon l'ONG Zaka, qui a participé à la collecte des corps.

"Ils tiraient sur tout le monde", "ils ont assassiné de sang-froid des enfants, des bébés, des gens âgés, tout le monde", a témoigné Moti Bukjin, le porte-parole de l'ONG.

Samedi à l'aube, après avoir franchi la barrière frontalière qu'Israël considérait imprenable, des centaines de combattants du Hamas s'étaient engouffrés dans des localités juives du sud du pays, allant de maison en maison, abattant des citoyens ou les enlevant pour les ramener dans la bande de Gaza.

Lors de cette offensive terrestre, aérienne et maritime d'une ampleur sans précédent depuis la création de l'Etat d'Israël en 1948, menée en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, le Hamas a tiré des milliers de roquettes. L'attaque a provoqué la sidération en Israël où elle est comparée aux attentats 11 septembre 2001.

Depuis, l'armée israélienne pilonne Gaza, une bande de terre pauvre et exiguë, enclavée le long de la Méditerranée, où s'entassent 2,3 millions d'habitants.

Une "scène terrifiante" 

Plus de 900 personnes ont été tuées en Israël depuis samedi, dont des ressortissants d'autres pays. L'armée israélienne a annoncé en outre mardi avoir récupéré les corps de 1.500 combattants du Hamas dans les zones voisines de Gaza.

L'armée israélienne, qui avait jusque-là évoqué un millier de combattants palestiniens infiltrés, a "plus ou moins repris le contrôle de la clôture à la frontière" avec Gaza, "mais des infiltrations peuvent encore arriver", a déclaré son porte-parole, le lieutenant-colonel Richard Hecht.

Du côté palestinien, 765 personnes ont été tuées et 4.000 blessées, selon les autorités locales. Quatre journalistes palestiniens ont été tués mardi par des frappes israéliennes dans la bande de Gaza.

Un habitant de l'enclave âgé de 70 ans, Muhammad Najib, a raconté qu'il avait fui sa maison lundi après avoir entendu un avertissement lancé par les Israéliens. De retour mardi dans son quartier, Al-Rimal, il a découvert une "scène terrifiante".

"Le secteur entier était dévasté, de nombreuses maisons ont été complètement détruites", a-t-il témoigné. "Etait-ce la faute des enfants et des femmes?"

A Gaza, une ville très densément peuplée, des images aériennes tournées par l'AFP montrent l'étendue des destructions, avec des immeubles entiers réduits à l'état de ruines.

A Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, un homme désemparé portait mardi le corps drapé de blanc d'un enfant, tandis que les restes d'autres défunts étaient entassés à l'arrière d'un pick-up.

L'ONU a affirmé mardi que le siège total de la bande de Gaza était "interdit" par le droit international humanitaire, et que la guerre avait déjà déplacé plus de 187.500 personnes à l'intérieur du territoire.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé mardi l'ouverture d'un couloir humanitaire vers la bande de Gaza, autour de laquelle des dizaines de milliers de soldats israéliens ont été déployés.

Le Hamas, c'est l'EI

M. Netanyahu a comparé le massacre à grande échelle de civils israéliens par le Hamas aux atrocités commises par le groupe Etat islamique (EI) lorsqu'il contrôlait de vastes territoires en Syrie et en Irak: "Les terroristes du Hamas ont ligoté, brûlé et exécuté des enfants (...). Ce sont des sauvages. Le Hamas, c'est l'EI".

Face à l'offensive, dans un pays marqué par de profondes fractures, le Premier ministre a appelé, dans une allocution télévisée, "les dirigeants de l'opposition à former immédiatement un gouvernement d'union nationale".

Dans les grandes villes israéliennes, la vie semble s'être arrêtée. Tables et chaises restent vides dans plusieurs restaurants d'un marché de Tel-Aviv. Jérusalem "est une ville fantôme", résume Mary Bahba, une quadragénaire palestinienne.

L'offensive du Hamas a été lancée 50 ans et un jour après la guerre israélo-arabe de 1973 qui avait pris Israël par surprise et fait 2.600 morts côté israélien en trois semaines.

Les Brigades Al-Qassam, branche militaire du Hamas, ont annoncé avoir déclenché cette offensive majeure pour "mettre fin aux crimes de l'occupation", en référence à l'occupation israélienne des territoires palestiniens.

Israël avait retiré ses troupes et évacué les colons de la bande de Gaza en 2005 après avoir occupé ce territoire depuis 1967.

Mais il a gardé le contrôle de l'espace aérien et des eaux territoriales et a imposé un blocus depuis 2007, contrôlant strictement le passage des biens et des personnes entre Israël et l'enclave.

L'armée a par ailleurs annoncé lundi avoir tué "plusieurs suspects armés" qui s'étaient infiltrés en Israël à partir du Liban. Le Hezbollah libanais, bête noire d'Israël, a affirmé lundi avoir bombardé deux casernes israéliennes.

L'Union européenne et le Conseil de coopération du Golfe ont plaidé mardi pour "un soutien financier durable" aux Palestiniens, tandis que le roi de Jordanie Abdallah II a ordonné l'envoi d'aide humanitaire d'urgence à Gaza. 



Israël a annoncé mardi avoir repris en partie le contrôle de sa frontière avec la bande de Gaza, placée en état de siège, après quatre jours d'une guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas qui a déjà fait plus de 3.000 morts.

"Ce n'est que le début, nous allons vaincre (le Hamas) avec de la force, énormément de force", a...