Présidentielle et migrants au cœur des réunions de Mikati et Bou Habib à New York

Le Premier ministre sortant Nagib Mikati a appelé mercredi soir le Parlement libanais à « jouer son rôle souverain en élisant un président » de la République, lors de son discours prononcé à la 78ème session annuelle de l'Assemblée générale des Nations unies à New York. Dans son discours rapporté par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), il a également insisté sur « le poids des vagues successives d'immigration » au Liban, qu'il évoque fréquemment avec la communauté internationale.

« J'espère sincèrement que le Parlement libanais jouera son rôle souverain en élisant un président dans la période à venir », a lancé M. Mikati à la tribune des Nations unies. « Je ne peux que remercier le comité des Cinq pour le rôle qu'il joue, ainsi que l'initiative française qui vise à aider à faire aboutir ce scrutin (la présidentielle) », a-t-il poursuivi. Le groupe des Cinq (France, États-Unis, Arabie saoudite, Qatar, Égypte) s'est réuni hier à New York pour discuter de l'impasse politique libanaise, mais aucun communiqué n'a été publié à l'issue de leur réunion.

Selon notre chroniqueur politique Mounir Rabih, cette réunion a été le théâtre d’un différend entre la France et les États-Unis. Les Américains – qui ont été les plus fermes, – mais aussi les Saoudiens, ont en effet insisté sur la nécessité de fixer un calendrier à l'initiative française et de sanctionner les responsables du blocage libanais. Le pays demeure sans président depuis fin octobre 2022.

Par ailleurs, le chef du cabinet sortant a de nouveau évoqué la question de l'afflux de migrants au Liban. « Le pays croule toujours sous le poids de vagues successives d'immigration qui ont des conséquences économiques et sociales (et) qui menacent l'existence même du Liban », a-t-il prévenu. Des positions qu'il a également exprimées lors d'un entretien avec Filippo Grandi, le Haut Commissaire de l'ONU pour les réfugiés.

Le ministre sortant des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib a également évoqué ce point avec son homologue chypriote, Konstantínos Kómbos. « Ils ont discuté des moyens de coopération sur le sujet des déplacés, en accord sur la nécessité de (leur) trouver des solutions durables dans leur pays d'origine », détaille l'Ani. Voisine du Liban, la République de Chypre a récemment appelé l'Union européenne (UE), dont elle est membre, à réexaminer si la Syrie demeure un pays dangereux vers lequel les pays membres devraient être empêchés de rapatrier les demandeurs d'asile. Le conflit syrien qui a éclaté en 2011 a entraîné des milliers d'habitants à fuir vers le Liban, Chypre mais également l'Europe.

M. Bou Habib s'est également entretenu avec le ministre d'État au ministère qatari des Affaires étrangères, Mohammad Abdel Aziz al-Khulaifi. « Il l'a tenu au courant des réunions du groupe des Cinq à New York, réaffirmant la disposition du Qatar à fournir toute l'aide possible au Liban », rapporte l'Ani.