Des représentants des rebelles yéménites sont revenus mardi à Sanaa après des pourparlers en Arabie saoudite, sans faire état d'avancées avec la riche monarchie du Golfe impliquée dans la guerre au Yémen, théâtre de l'une des pires crises humanitaires au monde.
Des représentants des rebelles houthis, un mouvement soutenu par l'Iran, s'étaient rendus à Riyad jeudi pour leur première visite annoncée publiquement depuis 2015, date à laquelle l'Arabie saoudite a pris la tête d'une coalition militaire anti-houthis en appui au gouvernement yéménite.
Les responsables des houthis « sont revenus, accompagnés du médiateur omanais, dans la capitale Sanaa, après cinq jours de négociations à Riyad », a annoncé Al-Masirah, la chaîne de télévision des rebelles.
Ce retour a été confirmé par plusieurs responsables et diplomates yéménites qui ont tous requis l'anonymat n'étant pas autorisés à parler aux médias.
L'Arabie saoudite n'a fait aucune annonce sur le départ des rebelles.
La visite à Riyad de ces derniers n'était pas la première rencontre entre les deux parties. Des responsables saoudiens s'étaient rendus à Sanaa il y a cinq mois.
Des pourparlers se tiennent aussi régulièrement via le sultanat d'Oman.
La visite des rebelles à Riyad survient en plein réchauffement des relations entre l'Iran et l'Arabie saoudite, deux grandes puissances régionales rivales depuis des années.
Dimanche, les houthis avaient dit espérer des progrès à Riyad mais n'ont finalement fait aucune annonce à l'issue de leur visite.
Les négociations, saluées par les Etats-Unis, devaient porter sur des questions concrètes, comme le paiement des salaires des fonctionnaires passés sous administration des rebelles, la libération des prisonniers ou encore le retrait des forces de la coalition.
Les rebelles ont pris en 2014 le contrôle de Sanaa et se sont depuis emparés de pans entiers du territoire, essentiellement dans le nord du Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique.
La guerre a fait des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés, selon l'ONU qui s'inquiète notamment du risque de famine à grande échelle, l'aide internationale ne cessant de diminuer.
Alors que son intervention n'a pas permis de chasser les houthis, l'Arabie saoudite cherche à se sortir de ce conflit couteux pour ses finances et son image internationale.
Tous les belligérants ont été accusés par des experts de l'ONU d'avoir perpétré des crimes de guerre.
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