Marianne Hoyek, ex-assistante de l'ancien gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, a porté plainte contre la chaîne de télévision OTV après que cette dernière ait publié une décision « extrêmement confidentielle » émise par la Commission spéciale d'investigation (CSI) de la BDL, a déclaré à L'Orient Today l'avocat de Mme Hoyek, Achraf Moussaoui.
La chaîne de télévision est accusée par l'avocat d'être le premier média à avoir divulgué la décision de la CSI de geler les comptes bancaires de M. Salamé et de ses proches, y compris son frère Raja, son fils Nady, son ancienne compagne Anna Kosakova, et Mme Hoyek.
La OTV est accusée de diffamation et de violation de la loi. « La publication de la déclaration contredit les dispositions de l'article 11 de la loi 318/2001 », a expliqué Achraf Moussaoui. Selon cet article, à l'exception de la décision du juge de lever le secret bancaire, toutes les décisions de la commission doivent rester strictement confidentielles.
Mme Hoyek est accusée d'avoir participé à l'achat de biens immobiliers et bancaires européens au profit de M. Salamé et de ses proches, par le biais d'un montage financier complexe et d'un détournement de fonds publics libanais.
« Marianne Hoyek conteste ces accusations et apportera la preuve que ces fonds provenaient principalement de dons de son père », a récemment déclaré a l'AFP Mario Stasi, un autre avocat de la plaignante. Cette dernière a été interrogée par un juge d'instruction à Paris en juillet, et elle conteste toutes les allégations.
Jad Abou Jaoudé, directeur de l'information à OTV, a affirmé à L'Orient Today que la chaîne attendait de « recevoir officiellement la plainte ». Il a ajouté que si le procès concerne des documents relatifs au secret bancaire, « de nombreux organes de presse l'ont publié, et pas seulement la OTV... ». « Nous ne faisons rien qui soit contraire à la loi », a-t-il assuré.
Achraf Moussaoui a indiqué pour sa part qu'il avait porté plainte contre l'avocat du Courant patriotique libre, Wadih Akl, qui selon lui a joué un rôle dans « la falsification des dossiers ».
Contacté, Wadih Akl a soutenu qu'il n'était pas au courant de ce procès, mais que si c'était vrai, « c'est un honneur que d'être poursuivi par quelqu'un faisant partie de la bande de M. Salamé ».
« J'ai également intenté une série de procès contre certains professionnels des médias qui fabriquent délibérément, déforment les faits et diffament (Mariane Hoyek) », a encore noté M. Moussaoui.
M. Salamé, qui a dirigé la Banque du Liban de 1993 à 2023, fait l'objet d'une enquête dans plusieurs pays européens.
Les plus commentés
« Ce président ne vivra pas » : (nouvelle) polémique signée Nawaf Moussaoui
Explosions des bipeurs du Hezbollah : les premières réactions des analystes militaires
Explosions de bipeurs du Hezbollah : une opération « inédite », estiment les experts en cybersécurité