Raï : L'identité et le message du Liban sont menacés

L'identité et le message du Liban sont menacés de distorsion et d'effondrement en raison de l'impasse dans laquelle se trouve depuis des mois l'élection présidentielle, a déploré dimanche dans son homélie dominicale le patriarche maronite Béchara Raï, qui a également appelé au rapatriement des réfugiés syriens.

"En raison du non-respect [par le Liban] de la Constitution, de la non-application de l'accord de Taëf et des résolutions de la légitimité internationale, de l'obstruction délibérée à l'élection d'un président, les institutions publiques sont tombées l'une après l'autre", a regretté le prélat, selon des propos rapportés par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

Le cardinal Raï a aussi remercié les Etats-Unis, la France, l'Arabie saoudite, le Qatar et l'Egypte, qui "portent le souci du Liban et de son avenir bien plus que les autorités libanaises, qui se consacrent à la démolition et au sabotage", alors que les représentants de ces pays se sont réunis lundi dernier à Doha pour discuter de la crise libanaise. À l'issue de cette réunion, ils ont déclaré avoir discuté de plusieurs mesures à l'encontre des hommes politiques et des groupes qui entravent l'élection présidentielle. Mgr Raï avait demandé, à maintes reprises, la tenue d'une conférence internationale sur le Liban, sous l'égide des Nations unies, afin de mettre un terme à la vacance présidentielle depuis la fin du mandat de Michel Aoun, le 31 octobre dernier.

Le patriarche a par ailleurs réclamé, une nouvelle fois, "le retour des réfugiés syriens dans leur pays afin qu'ils ne soient pas une raison supplémentaire de déformer l'identité et le message du Liban". Le gouvernement libanais estime que le pays accueille environ 1,5 million de réfugiés syriens, dont environ 815.000 enregistrés auprès de l'agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Les groupes de défense des droits de l'homme ont, à plusieurs reprises, mis en garde contre les dangers et les abus auxquels sont confrontés ceux d'entre eux qui retournent en Syrie, notamment la détention et la conscription militaire forcée.