Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Pakistan

Prolongation de la liberté sous caution de l'ex-Premier ministre Imran Khan

L'ancien premier ministre du Pakistan, Imran Khan, quitte la Haute Cour d'Islamabad le 12 juin 2023. Photo Aamir Qureshi/AFP

Un tribunal pakistanais a prolongé lundi la liberté sous caution de l'ancien Premier ministre Imran Khan, qui a appelé ses partisans à descendre dans les rues pour manifester s'il est à nouveau arrêté. L'arrestation de M. Khan dans une affaire de corruption le 9 mai à Islamabad avait déclenché des heurts violents entre ses supporteurs et les forces de l'ordre, qui avaient fait au moins neuf morts, avant sa remise en liberté trois jours plus tard.

Une cour spéciale anticorruption a prolongé lundi jusqu'au 4 juillet la liberté sous caution accordée à l'ancienne star du cricket dans la même affaire qui avait mené à son arrestation. Il a aussi obtenu la liberté sous caution dans 15 autres dossiers instruits par trois tribunaux, selon l'un de ses avocats, Gohar Khan.

M. Khan, qui avait été évincé du pouvoir en avril 2022 par une motion de censure, estime que le gouvernement cherche à tout prix à l'écarter des prochaines élections, prévues d'ici octobre, et a l'intention de le faire à nouveau arrêter. "Ils pensent que les gens resteront des spectateurs silencieux quand ils me mettront en prison", a-t-il déclaré dimanche soir dans un discours diffusé en ligne.

"La mort est bien meilleure que la soumission (...) Vous devez résister, manifester pacifiquement est l'un de vos droits", a-t-il ajouté à l'adresse de ses partisans. Les autorités ont répondu aux incidents de mai par une sévère répression à l'encontre de son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), certains manifestants s'en étant pris à des installations de l'armée, coupable à leurs yeux d'avoir orchestré son arrestation. 

Après son éviction, M. Khan avait émis des critiques sans précédent contre l'armée, qui l'avait appuyé en sous-main lors de son élection en 2018 avant de se détourner de lui.

Dénonçant des actes terroristes, les autorités ont arrêté des milliers de sympathisants du PTI et une vingtaine de ses hauts responsables, accusés d'incitation à la violence. Le gouvernement a également approuvé le renvoi vers des tribunaux militaires de personnes accusées d'avoir endommagé des édifices publics ou appartenant à l'armée.

Plusieurs des hauts responsables du PTI arrêtés ont ensuite annoncé, dès leur libération, quitter le parti ou renoncer à la politique, laissant M. Khan de plus en plus isolé et marginalisé. Les défenseurs des droits humains ont dénoncé une campagne d'intimidation contre toute voix critique à l'égard du gouvernement et de l'armée.

Mis en cause dans des dizaines d'affaires, M. Khan considère faire l'objet d'un harcèlement judiciaire. C'est "anti-démocratique", a-t-il déclaré lundi au juge d'un tribunal antiterroriste devant lequel il comparaissait pour huit dossiers distincts. "Je n'ai jamais incité mes supporteurs à la violence", a-t-il affirmé. "Manifester pacifiquement est un droit démocratique".


Un tribunal pakistanais a prolongé lundi la liberté sous caution de l'ancien Premier ministre Imran Khan, qui a appelé ses partisans à descendre dans les rues pour manifester s'il est à nouveau arrêté. L'arrestation de M. Khan dans une affaire de corruption le 9 mai à Islamabad avait déclenché des heurts violents entre ses supporteurs et les forces de l'ordre,...