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Dernières Infos - Ukraine

Barrage détruit: des bombardements touchent des évacuations de civils

Le barrage et la centrale hydroélectrique de Nova Kakhovka après leur destruction, le 7 juin 2023. Image satellite fournie par Maxar Technologiesle/AFP

Des tirs d'artillerie russe ont fait au moins neuf blessés jeudi en pleine opération de secours dans la ville de Kherson, dans le sud de l'Ukraine inondé, la Russie accusant elle aussi l'armée ukrainienne de tirs meurtriers et affirmant avoir repoussé plus au nord une offensive de troupes et blindés.

Les Ukrainiens accusent ces derniers jours l'armée russe de frapper Kherson au moment où des milliers de civils sont évacués des zones inondées à la suite de la destruction du barrage de Kakhovka situé en amont sur le fleuve Dniepr.

"Neuf personnes ont été blessées à la suite d'un bombardement" sur le centre de Kherson, a indiqué le ministère ukrainien de l'Intérieur sur Telegram, précisant "ne pas avoir reçu d'informations" sur d'éventuels morts comme précédemment annoncé.

Selon le gouverneur régional, Oleksandre Prokoudine, parmi les blessés figurent "deux secouristes, un policier, un infirmier et un bénévole allemand". Le parquet régional a par ailleurs fait état de "quatre habitants blessés" dans une autre frappe sur un village proche de Kherson.

"Vous êtes héroïques", a lancé aux sauveteurs travaillant "sous le feu" russe le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans un message publié sur les réseaux sociaux après s'être rendu dans la région où plus de 600 km2 ont été inondés. A ce stade, les autorités ukrainiennes et d'occupation russe recensent six morts dans les inondations.

Offensive repoussée selon Moscou 

Les autorités d'occupation russe en Ukraine ont de leur côté accusé Kiev de bombardements qui ont tué tué deux personnes, dont une femme enceinte, dans un point d'évacuation à Golan Pristan, dans la zone sous contrôle russe.

Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a par ailleurs affirmé que ses troupes avaient contré une offensive ukrainienne dans la région de Zaporijjia, au nord-est de celle de Kherson, à l'heure où Kiev se dit prêt à lancer un assaut pour reconquérir les territoires occupés par Moscou.

"Aujourd'hui à 01H30 du matin (mercredi 22H30 GMT) dans la zone de Zaporijjia, l'ennemi a tenté de percer nos défenses avec (...) jusqu'à 1.500 hommes et 150 véhicules blindés", a affirmé M. Choïgou dans un communiqué. "L'ennemi est stoppé et recule avec de lourdes pertes", a-t-il affirmé.

Des affirmations toutefois invérifiables de source indépendante.

Les autorités ukrainiennes n'ont pas fait mention de ces événements dans l'immédiat.

Moscou et Kiev se rejettent la responsabilité de la destruction, mardi, du barrage de Kakhovka situé sur le fleuve Dniepr, qui fait craindre une catastrophe humanitaire et écologique.

Mise en cause dès mardi par l'Ukraine, qui l'a accusée d'avoir dynamité le barrage pour couper la route à une offensive dans le sud en direction de la Crimée, la Russie affirme à l'inverse qu'il s'agit d'un acte "barbare" commis par les Ukrainiens.

Un représentant russe a répété ces accusations jeudi devant la Cour internationale de justice (CIJ), à l'occasion d'une audience sur le soutien militaire que l'Ukraine l'accuse d'avoir apporté aux séparatistes du Donbass (est) à partir de 2014.

"L'Ukraine a déclaré que la Russie a fait exploser le grand barrage situé à Nova Kakhovka. En fait, c'est l'Ukraine qui l'a fait", a déclaré l'ambassadeur de Russie aux Pays-Bas, Alexander Shulgin, devant la cour.

Selon l'administration de la région, 2.198 personnes ont été évacuées. De nombreuses autres ont fui par leurs propres moyens.

Les services d'urgence ont expliqué que, du côté ukrainien de la rivière, "20 localités et 2.629 maisons" avaient été inondées. Un homme est mort.

Côté occupation russe, 4.500 personnes "ont déjà été évacuées", selon les autorités d'occupation, et "cinq personnes (...) sont mortes noyées", a avancé Vladimir Leontiev, le maire de la ville de Nova Kakhovka, installé par la Russie.

Plus de 20.000 consommateurs sont toujours privés d'électricité, selon le ministère ukrainien de l'Energie, qui a demandé à l'Europe de lui fournir davantage d'électricité

Pas de risque nucléaire "imminent" 

Le ministre, Guerman Galouchtchenko, a déclaré par ailleurs que la centrale nucléaire de Zaporijjia, refroidie par l'eau du Dniepr, ne présentait "pas de risque imminent à ce stade" mais exigeait d'être "surveillée".

Cependant, le niveau du réservoir d'eau du barrage, "sous le seuil critique de 12,7 mètres", ne suffit désormais plus à alimenter "les bassins de la centrale nucléaire de Zaporijjia" pour les opérations de refroidissement, a expliqué le patron de l'opérateur ukrainien Ukrhydroenergo Igor Syrota.

A Kherson, Tetiana Omeltchenko, 65 ans, a expliqué à l'AFP avoir attendu les sauveteurs pendant deux jours, s'extirpant finalement de son appartement par une fenêtre pour atteindre leur canot pneumatique.

"Dans mon immeuble, l'eau a atteint le troisième étage et il y a encore des personnes là-bas", a-t-elle affirmé.

Selon une employée de l'agence météorologique locale, Laura Moussiïane, le niveau de l'eau dépasse de 5,33 mètres la normale. Mais il "a commencé à baisser un peu", a-t-elle estimé.

La veille, Volodymyr Zelensky avait déploré l'absence d'aide humanitaire des Nations unies et de la Croix-Rouge, dans une interview aux médias allemands Welt TV et Bild.

La Croix-Rouge a assuré en réponse participer aux opérations d'évacuation en territoire ukrainien, avec une cinquantaine de volontaires. L'aide des Nations unies va quant à elle être augmentée, selon Kiev jeudi.

Un garçon de quatre ans, son père et son grand-père ont par ailleurs été tués dans une frappe russe dans la région de Donetsk (est), a annoncé la police ukrainienne sur Telegram, qui a fait état de cinq autres blessés dont quatre enfants.

Le Kremlin a enfin averti jeudi que l'explosion lundi d'un pipeline d'ammoniac en Ukraine, essentiel pour l'exportation des engrais, risquait d'avoir un "impact négatif" sur l'avenir de l'accord céréalier crucial pour l'approvisionnement alimentaire mondial, qu'elle rechigne à prolonger.

Des tirs d'artillerie russe ont fait au moins neuf blessés jeudi en pleine opération de secours dans la ville de Kherson, dans le sud de l'Ukraine inondé, la Russie accusant elle aussi l'armée ukrainienne de tirs meurtriers et affirmant avoir repoussé plus au nord une offensive de troupes et blindés.Les Ukrainiens accusent ces derniers jours l'armée russe de frapper...