Mansouri se prépare à succéder à Salamé, affirme Mikati

Le Premier ministre libanais sortant Nagib Mikati a affirmé que le vice-gouverneur de la Banque du Liban (BDL) Wassim Mansouri se prépare à assumer les responsabilités du gouverneur de la banque centrale, Riad Salamé, dont le mandat arrive à terme fin juillet, alors que ce dernier fait l'objet de plusieurs enquêtes au Liban et en Europe pour soupçons de corruption.

"Il est normal, à la suite de la vacance à la tête de la BDL, que les prérogatives du gouverneur soient transférées au vice-gouverneur, conformément au Code de la monnaie et du crédit", a estimé M. Mikati dans un entretien accordé au quotidien an-Nahar et publié mardi. "Nous accordons une grande importance au travail de la BDL et à la préservation de la stabilité financière et monétaire", a-t-il ajouté.

En l'absence d'un président de la République depuis la fin du mandat de Michel Aoun en octobre 2022, et alors que le gouvernement sortant Mikati est chargé d'expédier les affaires courantes, l'Exécutif ne peut pas nommer de nouveau gouverneur à la tête de la BDL, même si certains politiques affirment le contraire.

M. Mikati a ainsi souligné qu'il "est nécessaire de s'entendre afin d'assurer une continuité correcte (du travail) de la BDL". "Nous sommes entrés en contact avec Wassim Mansouri qui se prépare à assumer les responsabilités du gouverneur de la BDL", a-t-il poursuivi. 

Ses propos interviennent alors que Riad Salamé fait l'objet de multiples enquêtes criminelles pour soupçons des malversations financières présumées au Liban et en Europe, et qu'il est visé par des mandats d'arrêt internationaux livrés par les justices française et allemande assorties de notices rouges d'Interpol. M. Salamé nie les accusations qui le ciblent.

Le vice-président du gouvernement sortant Saadé Chami a appelé à la démission du patron de la BDL, et des députés indépendants et issus de la contestation ont demandé qu'il soit "destitué de son poste le plus rapidement possible".

Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah avait ouvert la voie à l'accession de M. Mansouri à la tête de la BDL, tout comme cela avait été le cas précédemment avec la direction de la Sûreté générale lors du départ du général Abbas Ibrahim à la retraite, remplacé provisoirement par le général Élias Baïssari. Une option qui ne fait pas l'unanimité sur la scène locale. Si Wassim Mansouri succède à M. Salamé, la banque centrale pourrait être gouvernée pour la première fois par un chiite, alors que ce poste est habituellement réservé aux maronites.