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Minute de silence mercredi dans tous les hôpitaux de France après le meurtre d'une infirmière

Minute de silence mercredi dans tous les hôpitaux de France après le meurtre d'une infirmière

Un policier français monte la garde devant le CHU de Reims, le 22 mai 2023. Photo François Nascimbeni/AFP

Une minute de silence sera respectée mercredi dans tous les hôpitaux de France, en hommage à une infirmière tuée à Reims, dans l'est du pays, par un homme souffrant de troubles psychiatriques, une agression au couteau qui a choqué les soignants et la classe politique.

"Je demande demain midi, dans tous les hôpitaux, une minute de silence en hommage à Carène" Mezino, soignante de 37 ans dont la mort "est un drame qui nous anéantit tous", a déclaré le ministre français de la Santé, François Braun. Une première minute de silence a été respectée mardi au sein de l'hôpital de la soignante décédée malgré "les nombreuses heures de prise en charge au bloc opératoire et en réanimation", a annoncé l'hôpital de Reims où elle travaillait.

Agressée lundi, cette infirmière est morte "en milieu de nuit", a indiqué le procureur Matthieu Bourrette, précisant que "les faits reprochés au gardé à vue" avaient été "requalifiés en assassinat". Une secrétaire médicale a également été blessée lors de cette attaque au couteau par un homme de 59 ans, aux antécédents psychiatriques lourds. nLe ministre de la Santé, qui s'est rendu lundi soir à l'hôpital de Reims, a annoncé qu'une réunion serait organisée dans la semaine avec les professionnels du secteur afin de mettre en œuvre "l'ensemble des mesures utiles pour préserver la sécurité et préserver la vie" des soignants.

"Curatelle renforcée" 

Députés et membres du gouvernement ont aussi observé mardi une minute de silence à l'Assemblée nationale en hommage aux agents publics, après les drames ayant frappé cette infirmière et trois policiers, tués dimanche dans une collision. La cheffe du gouvernement Elisabeth Borne a fait part de sa "grande tristesse".

Cette agression "nous bouleverse tous", a réagi le président de la Fédération hospitalière de France (FHF), Arnaud Robinet, maire de Reims. "S'attaquer à des sentinelles du soin, à l'hôpital comme en ville, c'est s'en prendre à une certaine idée de ce qui fait notre humanité".

Les faits se sont déroulés dans l'unité de médecine du travail destiné au personnel de l'hôpital,qui est situé à côté du service de psychiatrie où était suivi l'agresseur présumé, a affirmé à l'AFP Sandrine Calvy, responsable locale du syndicat CGT-Santé.L'attaque "a eu lieu dans les vestiaires", a raconté Valérie Rozalski, secrétaire générale CGT de  l'établissement. Le mis en cause, rapidement interpellé, "semble avoir agi sans mobile apparent, d'autant qu'il n'avait pas de rendez-vous dans ce service", avait indiqué le procureur de Reims lundi. Cet homme "semble souffrir de troubles sévères et fait l'objet depuis plusieurs années d'une mesure de curatelle renforcée".

"Des moyens pour l'hôpital" 

L'agresseur présumé avait bénéficié en juin 2022 d'un non-lieu "pour irresponsabilité pénale" après avoir été inculpé "pour des faits de violences aggravées", avait ajouté le procureur. Si les incivilités sont fréquentes dans les hôpitaux, les agressions graves sur des personnels soignants dans les établissements de santé restent relativement rares, les plus dramatiques ayant lieu dans des établissements psychiatriques.

Dénonçant "la situation catastrophique de la prise en charge des malades mentaux", le deuxième syndicat du secteur, Force Ouvrière, a réclamé "des moyens pour l'hôpital" après "cet acte monstrueux". "Ce qui vient de se passer révèle, encore une fois, les difficultés que rencontre le secteur de la psychiatrie du fait du manque de moyens, de personnel, de place", a analysé pour l'AFP Deborah Ridel, sociologue à l'Ecole des hautes études en santé publique (EHESP). Selon les derniers chiffres rendus disponibles par le ministère de la Santé, 29.214 personnes ont été victimes d'une agression (verbale ou physique) en 2021 en établissement de santé en France, dont 10.577 étaient des infirmières.

Les signalements des médecins libéraux ou hospitaliers ont eux augmenté de 23% en 2022, à 1.244, un record depuis la création de l'Observatoire sur le sujet en 2003, et qui confirme la tendance à la hausse --ou une volonté accrue de signaler les incidents--, malgré un fléchissement temporaire en 2020 et 2021, pendant la pandémie de Covid-19.

Une minute de silence sera respectée mercredi dans tous les hôpitaux de France, en hommage à une infirmière tuée à Reims, dans l'est du pays, par un homme souffrant de troubles psychiatriques, une agression au couteau qui a choqué les soignants et la classe politique."Je demande demain midi, dans tous les hôpitaux, une minute de silence en hommage à Carène" Mezino, soignante de 37 ans...