Macron rend hommage à la Résistance sous haute surveillance

Le président français Emmanuel Macron rend hommage lundi à la Résistance à l'Allemagne nazie et à une de ses figures majeures, Jean Moulin, lors d'un déplacement à Lyon (sud-est) placé sous haute sécurité face aux nouvelles manifestations attendues contre le chef de l'Etat.

Dans la matinée, comme à chaque célébration de la capitulation de l'Allemagne nazie le 8 mai 1945, le président va d'abord remonter les Champs-Elysées à Paris avant de rejoindre à 11H00 (9H00 GMT) l'Arc de Triomphe pour se recueillir devant la tombe du soldat inconnu.

Tout rassemblement a été interdit aux abords des Champs-Elysées pour éviter l'irruption d'opposants qui accueillent chaque déplacement présidentiel par un concert de casseroles depuis l'adoption, le 20 mars, de sa très contestée réforme des retraites. Ce texte, qui relève de 62 à 64 ans l'âge de départ, alimente depuis janvier un vaste mouvement de protestation dans le pays.

A Lyon, où le chef de l'Etat est attendu à 14H30 (12H30 GMT), la situation pourrait être tendue avec des appels à manifester à proximité du Mémorial de la prison de Montluc où Jean Moulin et d'autres figures de la Résistance furent détenus et où aura lieu la cérémonie d'hommage. La préfecture du Rhône a interdit tout rassemblement dans cette zone.

Le chef de l'Etat entend rendre hommage à la "Résistance française et aux victimes de la barbarie nazie" en rappelant le "rôle essentiel" joué par Jean Moulin, précise la présidence.

Premier président du Conseil national de la Résistance (CNR), Jean Moulin fut arrêté le 21 juin 1943 à Caluire, près de Lyon, par le chef local de la Gestapo, Klaus Barbie. Affreusement torturé, il garda le silence et décéda des suites de ses blessures le 8 juillet 1943.

Emmanuel Macron se rendra dans sa cellule et dans celle du "boucher de Lyon" Klaus Barbie qui fut condamné en 1987 en France à la réclusion criminelle à perpétuité et mourut en 1991.

Certains redoutent que le chef de l'Etat, qui tente de tourner la page des retraites, profite de ces cérémonies pour lancer un nouvel appel à la "concorde".

"Le meilleur hommage qui puisse être rendu (aux Résistants), c'est de défendre leur héritage, celui (..) de la Sécurité sociale et la retraite par répartition", selon le syndicat CGT du Rhône. Le président de droite du Sénat, Gérard Larcher, a pour sa part jugé "inacceptables" les appels à manifester un tel jour.