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Monde - Retraites

Nouvelles manifestations en France, la place de la Concorde interdite

"Les personnes qui tenteraient de s'y regrouper seront systématiquement évincées par les forces de l'ordre" et pourront être verbalisées, indique la préfecture de police.

Nouvelles manifestations en France, la place de la Concorde interdite

Des manifestants marchent à Paris contre la réforme des retraites, le 15 mars 2023. Photo REUTERS/Gonzalo Fuentes

Les opposants à la réforme des retraites en France comptent exprimer leur colère durant le week-end avec de nouveaux rassemblements, mais le spectre d'une radicalisation, après le passage en force de l'exécutif, a conduit à l'interdiction de tout rassemblement place de la Concorde à Paris.

Après deux soirées de manifestations émaillées d'incidents, la préfecture de police a interdit les rassemblements sur la place de la Concorde, la plus grande de Paris, et sur les Champs-Elysées. Ces lieux se situent près de l'Assemblée nationale et du palais présidentiel de l'Elysée. "Les personnes qui tenteraient de s'y regrouper seront systématiquement évincées par les forces de l'ordre" et pourront être verbalisées, a déclaré à l'AFP la préfecture, en faisant état de "risques sérieux de troubles à l'ordre et à la sécurité publics".

Depuis la décision jeudi du gouvernement de passer en force sur la réforme des retraites voulue par le président Emmanuel Macron, l'opposition a pris un tournant plus radical, porté par de jeunes militants lassés des cortèges hebdomadaires et prêts à en découdre.

Vendredi soir, comme la veille, des milliers de personnes se sont retrouvées place de la Concorde. Un brasier a été allumé et l'ambiance s'est tendue à la tombée de la nuit, la police chargeant la foule. Plusieurs centaines de personnes ont affronté à coups de bouteilles et de feux d'artifice les policiers, qui ont répliqué à coups de gaz lacrymogène. Selon la préfecture de police, 61 personnes ont été interpellées.

La veille, 10.000 manifestants s'y étaient rassemblés et 258 personnes avaient été interpellées. Le gouvernement a décidé jeudi de recourir à l'article 49.3 de la Constitution qui permet l'adoption d'un texte sans vote, sauf si une mention de censure est votée contre l'exécutif.

Revers pour Macron

Cette décision est considérée presque unanimement comme un revers pour Emmanuel Macron qui a beaucoup misé de son crédit politique sur cette réforme clé de son second quinquennat.

Deux motions de censure ont été déposées contre le gouvernement et l'intersyndicale a appelé à des rassemblements samedi et dimanche, ainsi qu'à une 9e journée de grèves et manifestations jeudi, contre cette réforme décriée qui prévoit notamment le recul de l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans.

Au moins deux raffineries, celle de PetroIneos à Lavéra (sud-est) et celle de TotalEnergies à Gonfreville-l'Orcher (nord-ouest), pourraient être mises à l'arrêt, au plus tard lundi, selon le syndicat CGT. Jusqu'à présent, les grévistes bloquaient les expéditions de carburant.

Le ministre français de l'Industrie Roland Lescure a laissé entendre samedi que le gouvernement pourrait procéder à des réquisitions en cas de mise à l'arrêt de ces installations, pour éviter des pénuries de carburant. Il a indiqué que de telles mesures étaient "en train d'être déployées" avec les éboueurs de la capitale, où 10.000 tonnes de poubelles s'entassent sur les trottoirs, selon la mairie. Des rassemblements sont prévus tout au long du week-end: place d'Italie à Paris, dans la deuxième ville française Marseille mais aussi à Brest (ouest), Toulon, Montpellier (sud-est)...

"Déni démocratique"

A Besançon (est), 300 manifestants ont allumé un brasero samedi et certains y ont brûlé leur carte d'électeur. "Que vais-je répondre à des jeunes qui me disent +voter ça sert à rien+? Moi, j'ai élu mon député et il est privé de vote. On est en plein déni démocratique", a expliqué Nathalie, une trentenaire qui n'a pas souhaité donner son nom de famille.

Les motions de censure doivent être examinées à l'Assemblée nationale lundi à partir de 16H00 (15H00 GMT). Les députés d'un groupe parlementaire indépendant centriste (Liot) ont déposé une motion "transpartisane", cosignée par des élus de la gauche radicale (Nupes).

Le Rassemblement national de Marine Le Pen (extrême droite) a également déposé une motion de censure, en soulignant qu'il voterait toutes les motions présentées. Pour faire tomber le gouvernement, une motion doit recueillir une majorité absolue à l'Assemblée, soit 287 voix. Ce qui nécessiterait notamment qu'une trentaine de députés de droite Les Républicains (sur 61) votent la motion du groupe Liot.

Vendredi, le secrétaire général du syndicat réformiste CFDT, Laurent Berger, a une nouvelle fois mis en garde contre la colère qui monte et appelé le président français à "retirer la réforme". Le gouvernement a choisi de relever l'âge de départ à la retraite pour répondre à une dégradation financière des caisses de retraite et au vieillissement de la population. La France est l'un des pays européens où l'âge légal de départ est le plus bas, même si les systèmes de retraite ne sont pas complètement comparables.

Les opposants à la réforme des retraites en France comptent exprimer leur colère durant le week-end avec de nouveaux rassemblements, mais le spectre d'une radicalisation, après le passage en force de l'exécutif, a conduit à l'interdiction de tout rassemblement place de la Concorde à Paris.Après deux soirées de manifestations émaillées d'incidents, la préfecture de police a interdit...

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