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Audience devant les juges européens : Riad Salamé s'explique

Audience devant les juges européens : Riad Salamé s'explique

Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, le 23 novembre 2021 lors d'une interview avec l'agence Reuters à Beyrouth. Photo Reuters/Mohamed Azakir

Le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, a publié vendredi après-midi un communiqué pour commenter son audition jeudi et vendredi par des juges européens dans le cadre d'enquêtes européennes lancées contre lui pour malversations financières.

Une première audition a eu lieu jeudi pendant plusieurs heures, menée par le premier juge d'instruction de Beyrouth Charbel Abou Samra en présence des magistrats européens. M. Salamé apparaissait en tant que témoin, avait indiqué une source judiciaire à l'AFP. La seconde audition, vendredi, a duré environ trois heures durant lesquelles le patron de la BDL a répondu à une nouvelle fournée d'une centaine de questions.

"J'ai assisté à l'audience à laquelle j'ai été convoqué par le juge Charbel Abou Samra, sans la présence d'un avocat, car j'étais convoqué en tant que témoin, et non en tant qu'accusé ou suspect", a affirmé M. Salamé dans son communiqué. "Je me suis présenté par respect pour la loi et pour les juges. J'ai exprimé des réserves sur la présence de la magistrate Iskandar, car elle constitue la partie adverse et s'est mêlée de l'enquête libanaise qui me vise. Mes réserves émanent du principe d'équité entre les parties", a-t-il ajouté.

Mercredi, l'État libanais, représenté par la cheffe du service du contentieux de l'Etat, dépendant du ministère de la Justice, la juge Hélène Iskandar, avait déposé une plainte contre Riad Salamé et son frère Raja. Cette démarche est intervenue alors que le Liban s'inquiète du fait qu'un procès à l'étranger contre le gouverneur de la banque centrale, accusé de détournement de fonds, pourrait mettre en péril les actifs de l'État.

Dans son communiqué, M. Salamé affirme également que les fonds de la Banque du Liban n'ont pas été utilisés pour alimenter ses propres comptes, notamment en ce qui concerne l'affaire Forry ou celle de transferts de fonds vers l'étranger.

Selon une source judiciaire haut-placée interrogée par L'Orient-Le Jour, les questions des juges européens, jeudi et vendredi, ont principalement porté sur l'affaire de la société Forry Associates Ltd, celle de transferts de fonds entre le Liban et l’étranger, ainsi que sur les propriétés immobilières de Riad Salamé.

Enfin, cette source a écarté la possibilité d’une nouvelle audience du patron de la BDL par les juges européens au Liban, qui devraient revenir à Beyrouth fin avril, afin d’auditionner Raja Salamé et l'ancienne assistante du gouverneur Marianne Hoyek. Ces deux personnes ont également été convoquées dans le cadre d'une enquête au Liban portant sur plus de 300 millions de dollars de mouvements de fonds suspects opérés par le gouverneur et son frère.

"Je ressens, depuis plus de deux ans, une mauvaise foi et une soif pour engager des poursuites contre moi", a estimé Riad Salamé, vendredi, accusant pêle-mêle des médias, des avocats, des responsables politiques et des collectifs issus de la société civile.

Arrivé à la tête de la BDL en 1993, M. Salamé est accusé par de nombreux Libanais, comme une grande partie de la classe politique du pays, de corruption et d'être l'un des principaux responsables de la grave crise financière qui frappe le Liban.

Le gouverneur est l'objet d'une série d'enquêtes judiciaires aussi bien dans son pays qu'à l'étranger, portant sur des soupçons de blanchiment d'argent et d'"enrichissement illicite". Convoqué de nombreuses fois après une série de plaintes et d'enquêtes, il nie toujours catégoriquement toutes les accusations à son encontre.

Le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, a publié vendredi après-midi un communiqué pour commenter son audition jeudi et vendredi par des juges européens dans le cadre d'enquêtes européennes lancées contre lui pour malversations financières.Une première audition a eu lieu jeudi pendant plusieurs heures, menée par le premier juge d'instruction de Beyrouth Charbel Abou...