Le chef de l'ONU est en Ukraine pour rencontrer Zelensky mercredi

Le chef de l'ONU Antonio Guterres est en Ukraine mardi pour rencontrer mercredi à Kiev le président Volodymyr Zelensky lors de son troisième voyage dans ce pays en guerre depuis l'invasion russe il y a un an, ont annoncé les Nations unies.

Le secrétaire général est arrivé en Pologne mardi matin, d'où il a poursuivi sa route et est entré en Ukraine, où il s'entretiendra mercredi avec le chef de l'Etat ukrainien pour évoquer le renouvellement d'un accord international de l'été dernier sur les exportations de céréales ukrainiennes, ont indiqué ses deux porte-parole, Stéphane Dujarric et Farhan Haq.

Antonio Guterres "est actuellement en Ukraine", a dit M. Haq lors de son point de presse au siège de l'ONU à New York. M. Dujarric, qui voyage avec son secrétaire général, avait annoncé plus tôt dans un communiqué une "rencontre mercredi matin avec le président Zelensky à Kiev pour discuter de la poursuite de l'Initiative des céréales en mer Noire dans toutes ses composantes, ainsi que d'autres questions pertinentes".

Cet accord entre l'ONU, l'Ukraine, la Russie et la Turquie, scellé le 22 juillet et renouvelable tous les quatre mois, vise à exporter depuis les ports d'Ukraine les céréales bloquées par les combats, et a permis d'atténuer la crise alimentaire mondiale provoquée par la guerre.

Ainsi quelque 20 millions de tonnes de céréales ont été exportées et, après avoir été reconduit mi-novembre pour l'hiver, le texte expire de nouveau le 18 mars.

Pas de visite à Moscou

M. Guterres doit repartir mercredi de Kiev et rentrer à New York jeudi soir, selon M. Haq.

Interrogé sur un éventuel voyage en Russie après l'Ukraine, il a assuré qu'"aucune visite à Moscou n'était prévue" mais qu'"avant de quitter New York, le secrétaire général avait eu une conversation (téléphonique) avec le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergey Vershinin".

Depuis 12 mois, M. Guterres a régulièrement proposé ses bons offices pour un éventuel rôle de médiateur entre Kiev et Moscou si les deux belligérants souhaitaient entamer un dialogue, rappellent souvent ses porte-parole.

Aucun autre détail n'a été dévoilé sur cette visite surprise, la troisième du chef de l'ONU -- après deux voyages en avril et août derniers -- dans ce pays en guerre depuis son invasion par la Russie le 24 février 2022.

A l'occasion du premier anniversaire du déclenchement de la guerre, le 24 février dernier, Antonio Guterres avait dénoncé devant le Conseil de sécurité les "indicibles souffrances" du peuple ukrainien, les résumant en quelques mots: leur "vie est un véritable enfer".

Devant les 15 membres du Conseil, dont les Etats-Unis et la France représentés par leurs ministres des Affaires étrangères Antony Blinken et Catherine Colonna, M. Guterres avait souligné que quelque 17,6 millions de personnes, soit près de 40% de la population, avaient besoin "d'assistance humanitaire et de protection" et n'avaient pas assez à manger.

Il avait aussi fustigé une "guerre (qui) a déclenché en Europe une crise migratoire sans précédent depuis des décennies", avec plus de huit millions de réfugiés à travers le Vieux Continent et plus de cinq millions de déplacés dans le pays.

Le 22 février, lors d'une session de l'Assemblée générale de l'ONU consacrée à l'Ukraine, le secrétaire général avait même exhorté le monde à s'"éloigner du gouffre" d'une guerre dont le "pire" reste peut-être à venir.

Le lendemain, l'Assemblée générale avait adopté à une écrasante majorité une résolution appelant à cette paix "juste et durable", exigeant un retrait immédiat des troupes russes d'Ukraine.

En revanche, le Conseil de sécurité, où la Russie dispose du droit de veto, n'a pris aucune décision sur l'Ukraine malgré plus de 40 réunions en un an.