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Fusillade à un poste-frontière afghano-pakistanais fermé par les talibans


Fusillade à un poste-frontière afghano-pakistanais fermé par les talibans

Des talibans lors d'une cérémonie à Fayzabad, en Afghanistan, le 18 février 2023. Photo OMER ABRAR / AFP

Une fusillade a éclaté lundi entre les forces afghanes et pakistanaises après que les autorités talibanes ont fermé le poste-frontière le plus fréquenté entre les deux pays, a-t-on appris auprès de responsables locaux.

Depuis l'arrivée des talibans au pouvoir en Afghanistan en août 2021, les relations avec Islamabad sont tendues, le Pakistan accusant son voisin d'abriter des groupes armés préparant des attentats sur son sol. De fréquentes échauffourées ont lieu le long de la frontière qui sépare les deux pays et qu'aucun gouvernement afghan n'a jamais reconnue.

Dimanche, en fin de journée, le poste-frontière de Torkham, situé à 170 km de chaque capitale Kaboul, a été fermé après qu'un voyageur accompagnant un patient en transfert a été refoulé, a expliqué un responsable pakistanais sous couvert d'anonymat. Une source pakistanaise chargée de la sécurité des frontières a déclaré à l'AFP qu'il avait été repoussé en raison d'une nouvelle règle imposant aux accompagnateurs de patients de fournir un certain nombre de documents.

Puis lundi à 07h30 (03h00 GMT), un "affrontement a eu lieu lorsque les forces pakistanaises ont tiré sur les forces afghanes", a déclaré à l'AFP le porte-parole afghan du poste-frontière, Harfat Muhajir. "Les forces afghanes ont également tiré des coups de feu en réponse mais personne n'a été blessé", a-t-il ajouté.

Le commissaire afghan de Torkham, Mohammad Sediq Khalid, a dit que le poste-frontière avait été "fermé sur ordre des responsables de Kaboul après des plaintes selon lesquelles le Pakistan ne tient pas ses promesses". "C'est tellement dommage, les Pakistanais et les Afghans sont des frères musulmans", a commenté Riwayat, un citoyen pakistanais coincé du côté afghan de la frontière. "J'ai tous les documents nécessaires mais c'est toujours fermé pour ce qui est un petit problème."

Depuis le retour au pouvoir des talibans, le Pakistan a connu une augmentation spectaculaire des violences, principalement dans les régions frontalières de l'Afghanistan. Dimanche, le porte-parole du ministère afghan des Affaires étrangères, Abdul Qahar Balkhi, a dénoncé des propos tenus la veille en Allemagne par le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Bilawal Bhutto Zardari. "Ses remarques" selon lesquelles "les groupes terroristes opèrent à partir de l'Afghanistan (...) sont fausses", a affirmé M. Balkhi.

"Nous conseillons au Pakistan de discuter des questions bilatérales en tête-à-tête avec le gouvernement afghan au lieu de se plaindre pendant des conférences internationales", a-t-il déclaré dans un communiqué. "L'Etat afghan doit tenir ses promesses en matière de terrorisme", avait lancé M. Bhutto, déplorant que des "organisations terroristes" soient basées en Afghanistan.

Fin janvier, un kamikaze a tué plus de 80 policiers dans une mosquée située dans le quartier général de la police de Peshawar, dans le nord-ouest du Pakistan. Vendredi, un commando a également pris d'assaut un complexe de la police à Karachi (sud), faisant au total cinq morts. Les deux attaques étaient liées aux talibans pakistanais, qui entretiennent des relations étroites avec les talibans afghans.

Une fusillade a éclaté lundi entre les forces afghanes et pakistanaises après que les autorités talibanes ont fermé le poste-frontière le plus fréquenté entre les deux pays, a-t-on appris auprès de responsables locaux.
Depuis l'arrivée des talibans au pouvoir en Afghanistan en août 2021, les relations avec Islamabad sont tendues, le Pakistan accusant son voisin d'abriter des groupes...