Plus d'une trentaine de talibans pakistanais, qui étaient détenus dans un commissariat, ont pris le contrôle du poste de police et retenaient toujours lundi plusieurs officiers en otage, selon les autorités. Les talibans, membres du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), avaient été arrêtés pour suspicion de terrorisme lorsqu'ils se sont emparés dimanche des armes des policiers qui les interrogeaient.
Ils exigent un passage sûr vers l'Afghanistan, a déclaré dans un communiqué Muhammad Ali Saif, porte-parole du gouvernement provincial de Khyber Pakhtunkhwa, territoire dans le nord-ouest du Pakistan où le TTP est le plus solidement enraciné. Un haut responsable du gouvernement a précisé, sous couvert d'anonymat, qu'ils voulaient "un passage sûr via une route terrestre ou par voie aérienne. Ils veulent prendre tous les otages avec eux et les libérer plus tard à la frontière afghane ou à l'intérieur de l'Afghanistan". Il a ajouté, depuis Bannu à la frontière avec l'Afghanistan, qu'une opération visant à libérer les otages avait échoué.
Dans une déclaration, le TTP a revendiqué l'attaque et confirmé avoir demandé aux autorités de fournir à ses membres un passage sûr vers les zones frontalières. "Sinon, l'entière responsabilité de la situation incombera aux militaires", a-t-il prévenu dans un communiqué. Un autre responsable gouvernemental pakistanais a indiqué à l'AFP que "pratiquement aucun progrès" n'avait été réalisé lundi soir. Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, authentifiée par un responsable gouvernemental, montre un groupe d'hommes armés portant de longues barbes et l'un d'eux menacer de tuer tous les otages. Ils affirment détenir au moins huit personnes, dont des policiers et des militaires.
Le TTP, distinct des talibans afghans mais mû par une même idéologie, a mis fin le 28 novembre à un cessez-le-feu fragile avec Islamabad et promis de mener des attaques dans tout le Pakistan. Entre sa création en 2007, et 2014, il a commis d'innombrables attentats qui ont ensanglanté le Pakistan. Ensuite affaibli, il est revenu en force depuis plus d'un an, galvanisé par le retour au pouvoir des talibans en Afghanistan en août 2021. En 2012 et 2013, des dizaines de talibans lourdement armés ont libéré plus de 600 prisonniers, dont de dangereux combattants, lors de deux attaques nocturnes sophistiquées contre une prison de la ville de Bannu.
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