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Dernières Infos - Crise au Liban

Grève ouverte des employés d'Alfa et Touch


Grève ouverte des employés d'Alfa et Touch

Des employés du secteur des télécoms en grève ouverte, le 5 décembre 2022. Photo ANI

Les employés des opérateurs de téléphonie mobile au Liban, Alfa et Touch, ont entamé lundi une grève ouverte jusqu'à ce que leurs conditions de travail soient améliorées, après l'échec des négociations avec le ministre sortant des Télécoms, Johnny Corm.

« Nous ne sommes pas adeptes du blocage, mais les promesses et les engagements des responsables n'ont pas été respectés », ont déploré les travailleurs dans un communiqué publié dimanche soir. « Après être parvenus à des résultats négatifs et alors que les personnes concernées ont refusé de nous accorder ce qui est de notre droit conformément aux contrats de travail collectifs, nous annonçons un arrêt de travail dès lundi dans les entreprises de téléphonie mobile Alfa et Touch », ont-ils prévenu.

« Les employés ont droit à 5 % d’augmentation de salaires par an, une hausse qu’ils n’ont pas reçue depuis 2018 », a expliqué lundi à L'OLJ le président du syndicat des employés de la téléphonie mobile, Marc Aoun.

Le syndicat des travailleurs et employés d'Alfa et Touch avait déjà organisé une grève et un sit-in d'avertissement vendredi dernier pour protester contre « le clientélisme politique et la dépendance vis-à-vis des promotions et incitations matérielles » dans les entreprises de télécommunications, « qui établissent une discrimination entre les employés d'un même département et d'une même entreprise ».

Présent lundi devant le bâtiment de Touch dans le centre-ville avec les manifestants, M. Aoun a détaillé à L’Orient-Le Jour ces accusations. Selon lui, pendant les mois qui ont précédé et succédé aux élections législatives, « le ministre a accordé des augmentations salariales et/ou des promotions à près de 300 personnes, notamment originaires du Kesrouan et de Zghorta », évoquant ainsi des privilèges confessionnels et politiques. « Quelque 20 % de la masse salariale a reçu une telle augmentation », a-t-il indiqué, donc « nous avons demandé à ce que ce soit le cas pour tout le monde ». Les sociétés Alfa et Touch en ont tenu compte dans leurs budgets qui ont ensuite été envoyés au ministre mais que celui-ci a refusés, a précisé le syndicaliste.

La direction de Touch dément toute grève

Si les employés sont en grève, la direction de Touch ne l’est pas. Dimanche soir, suite au communiqué du syndicat des employés de la téléphonie mobile, la compagnie a fait suivre un autre communiqué affirmant que lundi «serait un jour ouvrable normal, ainsi que les jours à venir » et que « tous les employés travailleront comme d’habitude pour servir les abonnés ».

Alors que les manifestants démontraient leurs revendications lundi devant le siège de Touch, cette même direction a de nouveau confirmé à notre journal ne pas être en grève, brandissant un nouveau communiqué publié le matin même. En s'excusant d’avoir dû fermer son siège « pour une courte période » lundi matin, elle a réitéré que ses services étaient opérationnels pour ses abonnés. Marc Aoun nous a, en tout cas, assuré lundi que la grève continuerait jusqu’à l’obtention des droits réclamés pour les employés de ces deux opérateurs.

Ce n’est pas la première fois que les employés d’Alfa et Touch se mettent en une grève menée par leur syndicat, dans un contexte de grave crise économique et financière. En septembre, ils avaient déjà posé un ultimatum au ministre sortant des Télécoms pour une augmentation salariale, avant d’y mettre fin après qu’un accord a été scellé et dont les détails n’avaient pas été fournis à la presse.

En parallèle à cette même période, les employés de l'opérateur public de téléphonie fixe Ogero avaient, eux aussi, décrété une grève ouverte qui avait duré plus de deux semaines pour réclamer une majoration des salaires et de meilleures conditions de travail. Cette grève avait pris fin après que l'ancien président de la République Michel Aoun eut signé deux décrets relatifs aux droits du personnel des télécommunications.

La grève de lundi intervient également deux jours avant la tenue d’une session parlementaire qui devrait trancher sur la question de la formation d’une commission parlementaire d’enquête consacrée au ministère des Télécoms. Les débats se baseront sur l’audit des comptes du ministère effectué par la Cour des comptes, ainsi que sur les résultats d’une enquête du procureur financier Ali Ibrahim datant de 2019 sur des affaires de dilapidation et de détournement de fonds publics au ministère des Télécoms et des poursuites que ce juge avait alors engagées contre trois anciens ministres – Nicolas Sehnaoui (Courant patriotique libre CPL, 2011-2014), Boutros Harb (indépendant, proche du 14 Mars, 2014-2016) et Jamal Jarrah (courant du Futur, 2016-2018).

Les employés des opérateurs de téléphonie mobile au Liban, Alfa et Touch, ont entamé lundi une grève ouverte jusqu'à ce que leurs conditions de travail soient améliorées, après l'échec des négociations avec le ministre sortant des Télécoms, Johnny Corm.« Nous ne sommes pas adeptes du blocage, mais les promesses et les engagements des responsables n'ont pas été respectés », ont...