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Dernières Infos - Syrie

Que sait-on des circonstances de la mort du chef du groupe État islamique ?

Le drapeau du groupe jihadiste Etat islamique. Photo d'archives AFP/AHMAD AL-RUBAYE

Le drapeau du groupe jihadiste Etat islamique. Photo d'archives AFP/AHMAD AL-RUBAYE

La mort du chef du groupe Etat islamique (EI) a été annoncée mercredi par la formation jihadiste, mais remonte à la mi-octobre selon les Etats-Unis lors de combats dans la province instable de Deraa dans le sud de la Syrie.

L'EI n'a pas précisé la date ni le lieu du décès de son chef, Abou Hassan al-Hachimi al-Qourachi, un Irakien, indiquant simplement qu'il a été tué au combat. De son côté, le commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom) a précisé qu'il avait été tué à la mi-octobre lors d'une opération menée dans la province de Deraa par d'anciens rebelles. Que sait-on des circonstances de sa mort ?

Que s'est-il passé à Deraa?

Les forces du régime ont repris en 2018 le contrôle de la province de Deraa, à la faveur d'un accord de réconciliation parrainé par la Russie, principal allié de Damas, en vertu duquel les anciens rebelles ont pu garder leurs armes.

Un combattant local, des militants de la province de Deraa et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) assurent tous à l'AFP que des combats ont opposé à la mi-octobre d'anciens rebelles soutenus par le régime à des jihadistes dans la ville de Jassem près de Deraa. Plusieurs membres de l'EI dont un Irakien ont été tués au cours de ces affrontements, selon eux. Le Centcom affirme que c'est lors de cette opération à Jassem, dans laquelle les forces américaines n'ont joué aucun rôle, que le chef de l'EI a été tué.

Un militant local de l'opposition, Omar al-Hariri, affirme à l'AFP que les autorités syriennes avaient informé les notables de Jassem que des jihadistes de l'EI s'y cachaient. Elles leur avaient demandé de charger d'anciens rebelles de lancer une attaque contre eux, selon lui. Un combattant qui a pris part à l'opération a indiqué à l'AFP, sous couvert d'anonymat, qu'il y a eu une coordination entre les anciens rebelles et le régime, pour "déterminer les maisons où les jihadistes se cachaient".

"Personne ne nous a dit que le chef de Daech (acronyme de l'EI) se trouvait parmi eux", assure le combattant. "On nous a dit qu'il s'agissait de cellules de Daech, de leur QG pour le sud de la Syrie et de leur émir (chef) pour la région de Deraa". Selon lui, des combattants locaux ont mené l'opération, alors que l'armée syrienne a fourni un "appui limité" de son artillerie.

Les combats, déclenchés le 14 octobre, ont duré cinq jours et ont englobé une vingtaine de maisons. Toujours selon le même combattant, les jihadistes étaient évalués à "une centaine", dont deux se sont donné la mort en faisant détonner des ceintures explosives. Lors des combats, plusieurs jihadistes ont été tués dont un Irakien, désigné par son nom de guerre, Abou Abdel Rahmane Al Iraqi.

Selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, l'homme s'est fait exploser dans une maison où il était retranché, après en avoir fait sortir sa famille, et il pourrait s'agir du chef de l'EI. Selon le combattant, des représentants du régime syrien venus identifier les corps ont affirmé qu'Al-Iraqi était "l'émir" de l'EI dans la région de Deraa, avant d'emmener "les corps inconnus afin de les identifier".

Que dit le régime syrien?

Le 14 octobre, l'agence officielle syrienne Sana a annoncé que "des groupes locaux soutenus par l'armée" avaient lancé une opération contre des jihadistes à Jassem. Le lendemain, Sana a fait état de la présence d'"émirs" de l'EI dont un Irakien. Le 17 octobre, l'agence a annoncé que "tous les membres du groupe terroriste ont été éradiqués". Hassan Hassan, spécialiste des mouvements jihadistes, a estimé dans un tweet que le chef de l'EI "pourrait avoir été tué accidentellement", sans que ceux qui l'ont éliminé le sachent.

Quelle est la situation à Deraa?

La situation dans la province, berceau de la révolte contre le régime de Bachar el-Assad en 2011, reste instable malgré le retour des forces du régime en juillet 2018. Des attentats, des affrontements armés et des assassinats de loyalistes, d'anciens opposants ou même de civils travaillant pour le gouvernement s'y produisent régulièrement. L'EI y revendique des attaques.

Les anciens rebelles ont pu garder leurs armes légères en vertu de l'accord avec les Russes. Les forces de Moscou ont en outre constitué un groupe, la Cinquième légion, formé d'anciens opposants. Selon M. Hariri, "le chaos qui règne à Deraa est la principale raison pour laquelle les cellules de l'EI s'y sont réfugiées".

La mort du chef du groupe Etat islamique (EI) a été annoncée mercredi par la formation jihadiste, mais remonte à la mi-octobre selon les Etats-Unis lors de combats dans la province instable de Deraa dans le sud de la Syrie.L'EI n'a pas précisé la date ni le lieu du décès de son chef, Abou Hassan al-Hachimi al-Qourachi, un Irakien, indiquant simplement qu'il a été tué au combat. De son...