Les députés français ont voté jeudi en faveur de l'inscription du droit à l'avortement dans la Constitution, un "vote historique" selon les partisans du projet, qui entendent "parler au monde", dédiant le texte aux femmes des Etats-Unis, de Pologne et de Hongrie, pays où ce droit est remis en cause.
"L'Assemblée parle au monde, notre pays parle au monde", a lancé la présidente du groupe d'extrême gauche La France Insoumise (LFI) Mathilde Panot.
Après le vote, les députés de gauche et du camp présidentiel se sont levés à deux reprises pour applaudir, pendant que ceux de droite et d'extrême droite restaient assis.
La présidente du groupe d'extrême droite Rassemblement national (RN) Marine Le Pen était absente de l'hémicycle "pour des raisons médicales" et n'a pas pris part au scrutin.
Les élus de l'Assemblée nationale, la chambre basse du Parlement, ont voté à une large majorité, par 337 voix contre 32, un texte de compromis dans l'espoir d'obtenir l'aval du Sénat, la chambre haute, indispensable à une révision constitutionnelle.
Un partisan d'Emmanuel Macron, Sacha Houlié, le président de la commission des Lois, s'est réjoui d'un "grand pas". "Mais ce n'est qu'un premier pas", a-t-il rappelé, mentionnant la nécessité de convaincre le Sénat.
Gauche et majorité présiodentielle se sont accordées à la mi-journée sur une formulation commune : "La loi garantit (...) l'égal accès au droit à l'interruption volontaire de grossesse".
En France, l'IVG a été dépénalisée en 1975, mais selon des associations, bien que légal depuis un demi-siècle en France, l'avortement y reste largement tabou.
Pour Sarah Durocher, la co-présidente du Planning familial, une association qui a pour objectif l'éducation sexuelle et la lutte pour le droit à la contraception, "il y a toujours beaucoup de culpabilité, de stigmatisation".
D'autant qu'en Europe, comme aux États-Unis, souffle parfois un vent contraire au droit à l'IVG, comme en Hongrie où les règles ont été durcies.
En Italie, les militants des droits civiques craignent aujourd'hui un recul. La cheffe du gouvernement Giorgia Meloni, d'extrême droite, a dit en septembre, avant son élection, vouloir "donner le droit aux femmes qui pensent que l'avortement est le seul choix qu'elles ont, de faire un choix différent".
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