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Dernières Infos - Conflit

Nouvelle campagne de frappes russes en Ukraine sous les premières neiges


Des démineurs ukrainiens inspectant un bâtiment utilisé comme base militaire par l'armée russe pendant l'occupation de Snihurivka, dans la région de Mykolaiv, en Ukraine, le 16 novembre 2022. Photo Ihor Tkachov / AFP

Plusieurs villes ukrainiennes, dont la capitale Kiev, ont été jeudi les cibles de frappes russes qui coïncident avec les premières chutes de neige dans un pays miné par les coupures d'électricité où les températures pourraient chuter jusqu'à -10°C.

La répétition de ces bombardements visant depuis octobre les infrastructures énergétiques de l'Ukraine, prive régulièrement de courant mais aussi d'eau des millions d'Ukrainiens.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky dont le pays va entrer le 24 novembre dans son 10ème mois de guerre a dénoncé jeudi "une autre attaque terroriste russe". "Des dizaines de missiles ce matin. Des sites civils sont la cible principale. La Russie fait la guerre contre l'électricité et le chauffage destinés aux gens en faisant exploser des centrales électriques et d'autres installations énergétiques", a-t-il dit en visioconférence, lors d'un forum.

Le Kremlin a affirmé jeudi que les souffrances des civils en Ukraine étaient imputables au refus de Kiev de négocier avec Moscou. "C'est la conséquence du manque de volonté de la partie ukrainienne de régler le problème, d'entamer des négociations, de son refus de chercher un terrain d'entente", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

L'Ukraine avait déjà été touchée mardi par des frappes massives, qui interviennent après une nouvelle retraite humiliante des forces russes qui ont abandonné, sous pression d'une contre-offensive ukrainienne le 11 novembre, le nord de la région de Kherson (sud) dont elle revendique pourtant l'annexion. Les nouveaux bombardements de jeudi ont eu lieu avec les premières chutes de neige dans le pays. Le gouverneur régional, Oleksiï Kouleba, avait averti la veille que la semaine à venir serait "difficile", avec des températures qui pourront descendre "jusqu'à -10°C".

Dans la région de Kiev, deux missiles de croisière et des drones russes kamikaze de fabrication iranienne "Shahed", ont été abattus par la défense ukrainienne, a indiqué l'administration militaire de la ville Un journaliste de l'AFP a vu un de ces missiles survoler un quartier résidentiel dans l'est de la capitale.

A Dnipro (centre-est), 14 personnes dont une adolescente de 15 ans ont été blessées dans un bombardement, a indiqué le gouverneur régional, Valentin Reznitchenko. "Tous sont hospitalisés", a-t-il ajouté. Deux sites d'infrastructure ont été touchés dans cette frappe russe, selon la présidence. Sur le front sud, dans la région d'Odessa, les Russes ont frappé un site d'infrastructure blessant trois personnes, a indiqué l'administration régionale. Dans le nord-est du pays, la région de Kharkiv a également été touchée par des frappes russes, a annoncé le gouverneur Oleg Synegubov, ajoutant que la Russie avait ciblé des "infrastructures critiques" lors de frappes qui ont blessé au moins trois personnes.

"En mode survie"

L'opérateur électrique national Ukrenergo a annoncé la prolongation des coupures d'électricité pour la journée en raison de l'"aggravation de la situation". "En raison d'un refroidissement brutal, la consommation d'électricité a augmenté dans les régions d'Ukraine" ce qui a "compliqué davantage la situation déjà difficile dans le système électrique", entraînant de "plus vastes restrictions" de la consommation de l'énergie à travers le pays, a déploré Ukrenergo.

De son côté, l'opérateur ukrainien privé DTEK a évoqué "une destruction sans précédent" subie par le système énergétique, qui "nécessite des arrêts d'urgence" imposés pour "prévenir des accidents complexes et à grande échelle sur les réseaux". "Nous vivons maintenant en mode survie, c'est le front de l'énergie", a déclaré pour sa part le chef du Centre de recherche sur l'énergie Oleksandr Kharchenko, à la radio ukrainienne.

Pluie de missiles russes 

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a assuré jeudi que la Russie portait la "responsabilité ultime" pour la chute meurtrière d'un missile en Pologne, qui a tué mardi deux personnes, alors qu'une enquête doit déterminer d'où celui-ci a été tiré. "Ce que nous voyons chaque jour aujourd'hui, c'est que la Russie fait pleuvoir des missiles sur l'Ukraine, cherchant à détruire ses infrastructures critiques, ciblant la capacité qu'a l'Ukraine pour garder les lumières allumées, maintenir le chauffage et permettre au pays de vivre et d'aller de l'avant", a déclaré le chef de la diplomatie américaine.

La chute du missile sur le village polonais de Przewodow a fait craindre que l'Otan ne soit entraînée dans le conflit -- provoquant une escalade majeure -- en Ukraine, car la Pologne est protégée par un engagement de défense collective de l'Alliance atlantique. La Russie a nié avoir tiré ce missile, Varsovie elle-même jugeant "hautement probable" qu'il  s'agisse d'un projectile anti-aérien ukrainien, évoquant "un accident malheureux". Le président Zelensky a déclaré jeudi "ne pas savoir ce qui s'est passé", après avoir affirmé que le projectile était "russe".

Reconduction de l'accord sur les céréales

Sur le plan diplomatique et économique, l'accord permettant les exportations de céréales ukrainiennes depuis les ports d'Ukraine a été reconduit pour les quatre mois d'hiver, levant les inquiétudes sur une possible crise alimentaire mondiale. L'Initiative sur les céréales en mer Noire expirait vendredi soir à minuit.

Les quatre parties impliquées dans cet accord, la Turquie, l'Ukraine, la Russie et les Nations unies ont confirmé jeudi la poursuite de cette entente, "sans aucun changement" a précisé la diplomatie russe dans un communiqué. L'"Initiative sur les céréales" en mer Noire a permis de sortir plus de 11 millions de tonnes de céréales des ports ukrainiens en quatre mois, après un long blocage des ports d'Ukraine par l'armée russe au printemps.

Plusieurs villes ukrainiennes, dont la capitale Kiev, ont été jeudi les cibles de frappes russes qui coïncident avec les premières chutes de neige dans un pays miné par les coupures d'électricité où les températures pourraient chuter jusqu'à -10°C.
La répétition de ces bombardements visant depuis octobre les infrastructures énergétiques de l'Ukraine, prive...